Agriculture de montagne : Un plan d’urgence pour Tizi Ouzou

Agriculture de montagne : Un plan d’urgence pour Tizi Ouzou

Les agriculteurs de la région ne comptent pas baisser les bras. Bien au contraire, ils ont même l’intention de porter leurs doléances aux plus hautes autorités.

Dotée d’un relief très escarpé et classé 36ème à l’échelle nationale en matière de foncier agricole, Tizi Ouzou arrive en première position dans divers domaines comme la production laitière. Mais ces exploits ne peuvent dissimuler la pauvreté de ses agriculteurs qui se défendent bec et ongles pour survivre.

Devant les problèmes rencontrés, les agriculteurs ne comptent pas baisser les bras. Bien au contraire, ils ont même l’intension de porter leurs doléances aux plus hautes autorités. Et l’occasion se présentera demain. Aussi, réunis ce week-end au niveau de l’amphithéâtre de l’Itmas de Boukhalfa, ces derniers ont élaboré une batterie de recommandations à porter devant le ministère de l’Agriculture, à l’occasion des Assises nationales de l’agriculture qui se tiennent à partir d’aujourd’hui. Représentés par les responsables du secteur tels que la DSA et la Chambre de l’agriculture, ces derniers ont une série d’idées à mettre en oeuvre à court, moyen et long termes pour mettre un terme au sentiment d’injustice et d’abandon qui règne à Tizi Ouzou.

Ainsi, le premier souci est incontestablement de mettre en place un plan spécial pour l’agriculture de montagne. C’est là une des demandes des plus anciennes des agriculteurs de la wilaya qui ont exprimé ce week-end leur voeu de voir cette formule les concerner dans un proche avenir. Lors de la réunion, beaucoup d’agriculteurs se sont en effet interrogés sur l’absence de ce plan, alors que les pouvoirs publics ont mis en place un pour le Sahara et un autre pour les Hauts-Plateaux. L’autre recommandation qui n’est pas de moindre importance, est relative à la nature du foncier existant dans la wilaya de Tizi Ouzou.

D’un morcellement très accentué avec un statut ambigu, ces exploitations sont difficiles à rentabiliser. Sur les 2235 exploitations agricoles, quelque 500 ont moins de deux hectares. Les agriculteurs ont également posé les problèmes juridiques qui s’invitent lorsqu’il s’agit de la reprise par héritage de ces dernières et les errements occasionnés pour trouver l’équilibre entre les héritiers.

Dans de nombreux cas, les problèmes ne permettent pas l’exploitation de ces terres en litige. Aussi, les pouvoirs publics sont appelés à peser de tout leur poids afin de régler ces problèmes de statut juridique pour permettre la régularisation des terres agricoles et l’exploitation optimale de ce petit patrimoine foncier déjà initialement pauvre.

Sur un autre chapitre, les agriculteurs réclament des formations adaptées aux normes internationales pour leur permettre de se hisser au niveau de l’agriculture moderne. Pour ce faire, ces derniers comptent sur les responsables du secteur et de l’institut agricole Itmas pour convaincre de la nécessité de changer de statut à cet institut afin d’en faire un établissement régional de qualité mondiale. Des formations qualifiantes de trois à six mois sont, selon les jeunes agriculteurs, les mieux indiquées.

Ces derniers proposent également des formations continues qui leur permettront d’améliorer leurs connaissances et de les adapter aux normes modernes. Enfin, il convient de signaler que les agriculteurs dans la wilaya de Tizi Ouzou sont très dynamiques. Avec de petits moyens, ces derniers hissent la wilaya parmi les meilleures sur le territoire national. C’est à Tizi Ouzou que se trouve le village le plus grand producteur de lait, Imaloussen dans la commune de Timizart, daïra de Ouaguenoun.

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