Mesurant le poids de la responsabilité à laquelle il a été affecté récemment, en coiffant deux secteurs fusionnés à la faveur du dernier remaniement gouvernemental, Sid-Ahmed Ferroukhi, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de le Pêche, compte impliquer ses partenaires au sein de l’Unpa (Union nationale des paysans algériens), afin de relancer l’activité agricole.
En effet, le gouvernement a mis tous les espoirs dans ce secteur «névralgique», de par ce qu’il renferme comme potentiel générateur de la valeur ajoutée, à même de pallier à la baisse de la rentre pétrolière.
Lors d’une réunion tenue, hier à Alger, avec cette association, Ferroukhi a écouté les représentants des paysans, afin, semble-t-il, de recenser, ceci dans un premier temps, les problèmes auxquels ils font face, avant de mettre en place les moyens adéquats pour résoudre ces problèmes.
D’autre part, le ministre compte bien restructurer les filières agricoles dans toute leur diversité. Même s’il n’a pas expliqué les contours de sa stratégie, tout porte à croire que Ferroukhi va suivre le même plan de restructuration élaboré pour le secteur de la Pêche. Les objectifs inhérents à ce plan restent indissociables du programme du président de la République, comme l’a-t-il souligné à la même occasion, lequel programme peine à être traduit sur le terrain, entendent dire les intervenants à cette rencontre.
C’est aussi le constat fait par les paysans qui n’ont pas manqué d’appeler le gouvernement à appliquer les décisions inhérentes à la redynamisation de l’agriculture, d’autant que le contexte économique actuel impose le recours à ce secteur stratégique, qui, au-delà de son potentiel productif, «il contribuera à l’autosuffisance alimentaire», a-t-on noté. Une série de réunions est programmée dans les prochaines semaines.
Elles devront aboutir à l’élaboration d’un plan de travail avec les agriculteurs, qui ont réaffirmé leur statut de «partenaire du gouvernement et du ministère du secteur», a indiqué, à l’occasion, Mohamed Alioui, secrétaire général de l’Unpa. En somme, Ferroukhi prévoit en partie poursuivre ce qui est fait par son prédécesseur à la tête de ce secteur, en agissant beaucoup plus sur l’aspect effectif. Des actions qui consistent en la mise en place d’un plan irrigation pour l’arrosage des nouvelles surfaces agricoles, un projet lancé rappelons-le depuis février dernier, pour l’extension des surfaces agricoles existantes.
C’est ce qui a porté les capacités totales en la matière à 2,3 millions d’hectares de terres irrigables. Même s’il sait en toute vraisemblance que la tâche n’est pas des plus aisées, le ministre affiche une volonté de fer afin de mener à bien sa mission.
Lors d’un point de presse organisé à l’issue de cette rencontre, Ferroukhi a indiqué que les deux parties se sont mises d’accord pour travailler ensemble et se mobiliser dans le but d’appliquer le programme du chef de l’État. En ce sens, l’on a prévu notamment d’intensifier les réunions entre les représentants du ministère et celui de l’Unpa, non pas seulement au niveau central, mais qui seront généralisées aussi à travers les régions du pays, a-t-on fait savoir.
La main-d’œuvre agricole se fait désirer
Pour sa part, Mohamed Alioui a attiré l’attention du gouvernement quant aux problèmes que rencontrent les agriculteurs dans le cadre de leur activité.
Lors de cette réunion ayant regroupé le ministre et les délégués de l’Unpa, ces derniers ont déploré le manque de la main-d’œuvre comme problème majeur, en dépit, à souligné Alioui, des moyens financiers et matériels déployés par l’État. «Le gouvernement doit trouver une solution à ce problème lancinant, dont souffre les paysans», s’en est-il remis au Premier ministre, Abdelmalek Sellal. D’autre part, le même orateur a ajouté, à travers sa communication d’ouverture, que le gouvernement doit passer à l’acte afin d’appliquer les décisions prises en faveur de ce secteur.
Pour étayer ses dires, Alioui a proposé la création d’un organisme de suivi et d’application de la loi. D’ailleurs, «nous avons déjà saisi par correspondance Sellal, et nous avons attiré son attention concernant l’application des décisions qui relèvent du secrétariat de son gouvernement», a-t-il révélé. Outre cette question, l’Unpa demande à l’Exécutif national d’assainir le sempiternel problème du foncier. Pour elle, des dossiers ayant trait à ce problème traînent dans les tribunaux depuis «30 ans», a regretté le patron de l’Unpa.
Par ailleurs, en assurant du «rôle prépondérant» joué par son association en tant qu’agent économique, Alioua a fait remarquer que les agriculteurs ont été incités à distribuer les produits agricoles de telle sorte à les faire écouler à travers les marchés du territoire national.
À ce titre, il a indiqué que l’Unpa a cassé les tarifs durant le mois du Ramadhan, d’où, selon lui, la stabilité des prix observée tout au long de cette période. Pour le même responsable, outre l’autosuffisance alimentaire comme objectif primordial dans la relance agricole, le lancement du plan d’irrigation du projet d’un million d’hectares «pourrait réduire la facture d’importation des produits agricoles à 80%», a-t-il indiqué.
Farid Guellil