Agriculture dans le grand Sud Algérien : potentiel et perspectives

Agriculture dans le grand Sud Algérien : potentiel et perspectives

Le Sahara algérien est un véritable puits de richesse. Entre pétrole, faune et flore des plus rares et agriculture abondante, cette terre d’exception se démarque. Le Sahara algérien, également appelé le Grand Sud algérien est situé dans le sud du pays et couvre près de 90 % de la superficie du pays.

Les investisseurs étrangers ont très vite décelé le potentiel de ce territoire. Les agriculteurs et producteurs locaux ont donc misé sur ces terres pour en tirer le meilleur notamment à El Oued, un véritable pôle agricole international.

Plusieurs témoignages faits au média français Euronews appuient ce potentiel dont celui Belkhir Djebali, gérant du domaine Daouia. Il affirme que le Sahara algérien est une ressource abondante de produits agricoles divers et variés. Rien qu’en termes de dates, le produit se décline en plusieurs sortes : la date fraîche, dénoyautée, en branche, la pâte de dattes, etc.

De plus, celui-ci ajoute, que ces produits algériens sont exportés aux quatre coins du monde, soit “vers l’Europe, l’Amérique, l’Asie et l’Afrique”.

En effet, grâce au soleil présent la totalité de l’année, les producteurs peuvent fournir des produits tels que les pommes de terre, les tomates, les arachides ou les oignons et ce même à contre saison.

Le Sahara algérien, un allié de la sécurité alimentaire

Le potentiel du Sud algérien est un réel moteur économique. En plus de créer des emplois dans le secteur de l’agriculture, de la production mais aussi de tous les secteurs qui en découlent, cela permet de renforcer la production locale du pays et de limiter les importations.

En effet, l’Algérie mise beaucoup sur cette région pour sa sécurité alimentaire et son indépendance vis-à-vis des autres pays. D’après Amine Bensemmane, président de la Fondation Filaha Innove, la stratégie actuelle va dans ce sens en favorisant la production locale afin de “diminuer les importations et développer des partenariats”.

Cette politique se base essentiellement sur l’attrait de futurs investisseurs étrangers, très intéressés par le potentiel de ce territoire.

Pour rappel, l’Algérie a été classée par le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, première en Afrique en matière de sécurité alimentaire. C’est le seul pays en Afrique dont le taux de personnes sous-alimentées est inférieur à 2,5% de la population totale entre 2018 et 2020.

Sud Algérien : entre techniques traditionnelles et modernisation

Pour exploiter le potentiel du Sahara algérien, les agriculteurs allient anciens procédés et technologies diverses. En effet, selon un tweet publié par Food and Agriculture Organization ( FAO ) Algérie, “en Algérie, le système des Ghouts d’El Oued sont classés comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial”.

Ce système est une technique traditionnelle reconnue par l’UNESCO. Grâce à celui-ci, les eaux souterraines sont utilisées pour irriguer les palmiers-dattiers, palliant au manque d’eau dans la région. Néanmoins ces dispositifs sont menacés et le nombre de ghouts n’a cessé de diminuer ces dernières années.

Il faut tout de même souligner que l’agriculture dans cette région, est très favorisée par le climat algerien, malgré le manque d’eau. En effet, selon Belkhir Djebali, « le côté positif dans l’agriculture saharienne, c’est l’existence du soleil toute l’année. Il y a moins de maladies. Les produits sahariens, à 70 ou 75 %, sont des produits bio ». Adlene Mathallah, directeur des services agricoles de la Wilaya d’El Oued, vient appuyer cela en décrivant cette agriculture comme étant “une agriculture durable ».

Le Sud algérien, s’aligne avec les avancées technologiques et des procédés plus modernes sont utilisés lors de certaines étapes comme la pollinisation, la fertilisation et même la récolte. D’après les dires de Fazil Bouaiache, expert en technologies agricoles pour la Fondation Filaha Innove, “des startupers algériens essayent d’innover et de créer des solutions de Smart Farming”. Avec la modernisation des procédés, les ouvriers peuvent traiter jusqu’à 80 arbres par jour, avec plus de confort.

De plus, les outils modernes permettent un gain de temps, mais aussi la préservation des eaux souterraines.