Plus de 3 millions d’hectares de propriétés agricoles, des terres cultivables à haut potentiel, sont laissées en jachères, autrement dit abandonnées et inexploitées en Algérie, a déploré Omar Zeghouane, directeur général de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC) dans un entretien à la Chaîne III de la Radio Algérienne.
A en croire cette source, cet abandon est délibérément causé par les agriculteurs qui laissent leurs terres en jachère pour « stocker l’eau » et « laisser se reposer » le domaine cultivable. Une croyance encore pratiquée, pourtant déconseillée par les recherches scientifiques.
Omar Zeghouane explique que la pratique de la jachère « ne permet pas vraiment à la terre de se reposer. Bien au contraire ». Travailler et préparer la terre pour ne pas la cultiver durant une année « n’est pas rentable économiquement » pour les agriculteurs, qui perdent une année de production. Sur le plan agronomique, la propriété agricole perd de sa fertilité », argumente le directeur de l’ITGC.
L’Algérie, qui investit des sommes faramineuses dans les importations de produits agricoles, est pourtant en mesure de doubler la production annuelle en exploitant ces surfaces laissées en jachère.
Pour remédier à cette pratique qui perdure depuis des années, un rapprochement entre agriculteurs et chercheurs « est plus que nécessaire », a estimé l’invité de la Chaîne III. « Cela permettra de réduire les surfaces en jachères, d’augmenter la production et de réaliser des rendements et des revenus supérieurs. »