Agressions, surcharge, pénurie de médicaments… : Débrayage du personnel médical de l’hôpital de Bouira

Agressions, surcharge, pénurie de médicaments… : Débrayage du personnel médical de l’hôpital de Bouira

L’établissement hospitalier Mohamed-Boudiaf de la ville de Bouira accumule des mouvements de protestation. En effet, après la grogne du personnel soignant, qui est monté au créneau en dénonçant les cas d’agressions devenus récurrents au niveau notamment des services des urgences, le même personnel, médecins et paramédicaux, est revenu, hier, à la charge en observant un arrêt de travail pour protester contre la dégradation des conditions de travail et surtout d’hygiène.

Dans leur requête, les plaignants ont énuméré plusieurs insuffisances et axé beaucoup plus sur la dégradation des conditions de travail devenus intenables. Les manifestants ont tenu surtout à dénoncer le mutisme des responsables de l’hôpital et de la direction de la santé qui, selon eux, n’ont pas daigné répondre à leurs doléances.

«Nous travaillons dans des conditions insupportables et ce en dépit de nos multiples correspondances remises à la direction de l’hôpital et aux responsables du secteur», a dénoncé une sage-femme, déplorant le manque d’hygiène notamment au niveau du service de maternité. Outre cette doléance, les médecins, infirmiers et sages-femmes ont soulevé aussi le manque de moyens et de personnel pour pouvoir faire face à la forte demande des citoyens en matière de soins et de prise en charge médicale. Ce manque, notamment en matière de personnel spécialisé, a été soulevé par des patients qui se trouvent malheureusement obligés de se rabattre sur les hôpitaux des wilayas d’Alger et de Tizi Ouzou ou les cliniques privées.

Un médecin spécialiste a affirmé qu’il se trouve parfois contraint de reporter les rendez-vous des consultations des patients en raison de l’absence surtout de médicaments, mais aussi par la pression en raison de l’afflux important de malades sur l’EPH de Bouira.

Les protestataires ont soulevé le problème de pénurie de médicaments, qui se pose avec acuité et touche beaucoup d’hôpitaux. Ce sont beaucoup plus les malades traités et hospitalisés au niveau des différents services de l’hôpital qui sont souvent touchés. Pour ceux pris en charge au niveau du service des urgences, ils sont donc obligés d’acheter leurs médicaments au niveau des pharmacies. «J’ai été obligé de reporter trois rendez-vous en chimiothérapie pour cause de manque des traitements nécessaires», a déclaré une des protestataires, révélant que cette situation lamentable est récurrente.

Un responsable de l’EPH de Bouira a assuré que toutes les revendications soulevées seront résolues dans les prochains jours. Au sujet des cas d’agressions survenus récemment à l’intérieur de l’hôpital, la même source a rassuré le personnel médical que toutes les mesures nécessaires ont été prises. L’établissement hospitalier sera renforcé prochainement en agents de sécurité, qui seront déployés à travers les différents services.

Écrit par Meriem H