Agressions et crimes se multuplient, SOS, société en danger !

Agressions et crimes se multuplient, SOS, société en danger !

La violence gagne tous les espaces de la société. À Alger ou dans d’autres grandes villes du pays, le phénomène est devenu très inquiétant où, pour tout et pour un rien, le coup de colère explose. Dans la rue, sur les routes, dans les écoles, dans les administrations et jusque dans les foyers, personne n’échappe à la violence. Même si on n’est pas ciblé, on est témoin d’un fait qui échappe à notre contrôle.

Ce qui s’est passé dernièrement au stade de Tizi Ouzou, où l’un des joueurs est décédé à cause d’un jet de pierre, a remué le couteau dans la plaie et a fait déborder la goutte du vase. En fait, depuis quelques années, on parle de la recrudescence de la violence dans la société algérienne, mais le sujet n’a pas pris autant d’importance au sein des institutions concernées où dans les médias comme aujourd’hui.



Les coeurs des Algériens se resserrent de plus en plus, car cette violence ne cesse de les ronger alors que la peur gagne de plus en plus les ménages qui ne se sentent plus en sécurité. On croyait qu’on avait enterré la hache de guerre avec l’insécurité et la peur ces dernières années après la décennie noire.

Mais cette peur est apparemment toujours présente. Qui d’entre nous n’a pas été victime d’une quelconque violence ou agressivité, ou n’a pas été témoin d’un fait du genre ? Qui ne se souvient de Chaïma, Sendous, Ghilas, Haroun et Brahim, et d’autres enfants kidnappés et séquestrés, ou violés, des étudiantes et autres femmes prises en otage par des ripoux criminels ? La douleur est trop profonde pour oublier ces noms qui ont fait pleurer leurs mamans, leurs parents et toute la population.

D’Alger, en passant par le Constantinois, l’Oranie et les Hauts-Plateaux, les enlèvements ont marqué les Algériens à tout jamais. Qui pourra oublier également l’incident tragique qui a coûté la vie dernièrement à Albert Ebossé, l’attaquant camerounais de la JSK qui a reçu une pierre jetée des tribunes et qui a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard à l’hôpital. Ou bien l’un des drames les plus marquants du football algérien qui s’est déroulé au printemps 2012 à Saïda. Après l’envahissement du terrain par les supporters locaux, les joueurs de l’USM Alger ont été attaqués, certains à l’arme blanche.

Dans cet incident, l’ex-international algérien Abdelkader Laïfaoui a été poignardé, échappant de peu à la mort. Plusieurs de ses coéquipiers s’en tirent avec des lacérations. D’autres crimes crapuleux sont également restés dans la mémoire des Algériens. En octobre 2013, à Aïn Defla, un chagrin d’amour donne naissance à un crime infâme : le petit Abdenour, âgé à peine de 9 ans, a été retrouvé gisant au fond d’un puits, étranglé et assassiné comme un vulgaire animal. À Relizane, il tue sa mère âgée de 63 ans parce qu’il la déteste : âgé de 28 ans, un jeune émigré revenu de France n’a pas hésité à assassiner froidement sa mère âgée de 63 ans.

Le crime a été commis au troisième jour de l’Aïd El Adha. À Sétif, elle administre à son mari un somnifère pour le tuer d’un coup de hache et emballer son corps dans un sac en plastique noir. Après 30 ans de mariage et de vie commune, une femme se retourne contre son mari pour l’assassiner avec une barbarie sans pareille.

À Médéa, un jeune docteur de retour des États-Unis est assassiné sauvagement juste après la prière du vendredi. Le 2 octobre 2013, dans le quartier dit «Bendoumi, dans la localité de Fouka, à Tipaza, trois délinquants, armés de couteaux, se sont introduits dans une maison afin de violer les femmes qui se trouvaient à l’intérieur. Et les drames n’en finissent pas. Il faut dire que ces dernières années ont été marquées par des crimes, des assassinats et des faits divers qui ont défrayé la chronique.

Des crimes horribles qui témoignent d’une violence inacceptable qui ronge profondément la société algérienne. Psychiatres, sociologues, psychologues, et même des imams, le disent haut et fort: la violence endémique et quotidienne a pris des formes inquiétantes en Algérie. Certes la violence est l’utilisation de force physique ou psychologique pour contraindre, dominer, causer des dommages ou la mort. Mais elle implique des coups, des blessures, de la souffrance.

Il faut dire qu’au-delà de la mort et des blessures, des formes de violence largement répandues (telles que la maltraitance sur mineur et la violence conjugale) entraînent de sérieux traumatismes non physiques à vie. Il arrive alors que ces victimes adoptent des comportements à risques tels que la consommation d’alcool et l’usage de stupéfiants, la consommation de tabac ce qui peut dès lors participer au développement de maladies cardio-vasculaires, de cancers, de dépressions, de diabètes et du virus du SIDA ou d’autres maladies conduisant à une mort prématurée.

Dans les pays présentant un niveau de violence élevé, la croissance économique peut être ralentie, la sécurité dégradée et le développement social entravé. Les familles sortant peu à peu de la pauvreté et investissant dans l’éducation de leurs enfants peuvent être ruinées par la mort violente ou la sévère infirmité de la principale figure de famille générant les ressources. Les communautés peuvent être prises au piège dans la pauvreté, où la violence omniprésente et la précarité forment un cercle vicieux qui étouffe la croissance économique.

Pour les sociétés, le fait de couvrir les dépenses directement liées aux coûts de la santé, de la justice et de la protection sociale résultant de la violence empêche les gouvernements d’investir dans des mesures sociales plus constructives. La majeure partie des coûts indirects de la violence provenant de la productivité perdue et de l’investissement dans l’éducation perdu contribuent ensemble à ralentir la croissance économique, à dessiner davantage les clivages socio-économiques et à dégrader le capital humain et social.

I. B.