Agression israélienne, Trêve ou tractations

Agression israélienne, Trêve ou tractations

C’est à un dialogue de sourds que se livrent, via les médiateurs égyptiens, les négociateurs palestiniens et israéliens dans l’espoir de parvenir à une reprise rapide du cessez-le-feu.

La Résistance palestinienne reste inflexible face à l’intransigeance israélienne qui refuse de céder sur les principales revendications des Palestiniens. Elle jure de ne faire aucune concession à l’ennemi criminel. Sur le terrain, la guerre fait rage et les massacres de l’aviation israélienne se multiplient. Au Caire, où ils s’emploient à trouver un modus vivendi avec leurs homologues égyptiens, les négociateurs palestiniens sont sceptiques quant à une éventuelle reprise de la trêve. « Les chances d’aboutir à un nouveau cessez-le-feu dans l’immédiat dans la bande de Ghaza sont faibles », a estimé, hier, un haut responsable du Hamas, Ezzat al-Rishq, membre de la délégation palestinienne. Il a précisé que la délégation « pourrait quitter la capitale égyptienne à tout moment pour des consultations avec les leaders ».

Néanmoins, les choses se sont rapidement développées dans la journée d’hier, à l’issue d’une réunion durant laquelle les médiateurs égyptiens ont présenté à la délégation palestinienne un nouveau plan de cessez-le-feu de soixante-douze heures visant à faire poursuivre les tractations. « Cette proposition est en cours d’examen », a précisé l’un des porte-paroles du Hamas, Sami Abu Zouhri, en précisant que la décision de la délégation palestinienne dépendait du « sérieux de la position israélienne ». Samedi soir, des négociateurs palestiniens avaient menacé de quitter Le Caire si la délégation israélienne ne revenait pas en Egypte, sans poser de pré-conditions aux négociations.

Cette dernière était repartie de la capitale égyptienne jeudi soir après l’échec d’une tentative de prorogation du cessez-le-feu de 72 heures. Pour le numéro deux du Jihad islamique, Ziad Nakhla, les conditions des négociations sont très complexes en raison de l’attitude de l’ennemi israélien qui cherche par tous les moyens à imposer ses conditions. « La partie israélienne n’est pas sérieuse et complique à dessein le dialogue indirect, mais cela ne saurait durer », a averti, de son côté, un autre responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk. Pour débloquer la situation, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Machaâl, a demandé l’intervention de l’Arabie saoudite, plus ou moins en retrait de la scène palestinienne, pour arrêter le massacre des Ghazaouis. Dans une lettre envoyée au roi Abdallah par l’intermédiaire du prince du Koweït, Sabbah al Ahmad al Djabir al Sabbah, le chef de file du Hamas, a fait part de son souhait que Riyad puisse peser de son poids aux niveaux régional et international pour arrêter l’agression israélienne.

L’Arabie, dont les rapports avec le Qatar, allié et parrain du Hamas avec la Turquie, se sont nettement améliorés ces derniers jours, accueillait, hier, le président égyptien, Abdelfattah al Sissi. Selon plusieurs médias arabes, le roi saoudien et son homologue égyptien devaient s’entretenir notamment sur l’agression israélienne et coordonner leurs efforts en vue de faire pression sur la partie israélienne, mais la tâche semble ardue, voire impossible. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a répliqué qu’il refusait de négocier « tant que des missiles sont tirés de Ghaza vers l’Etat hébreu. « L’opération déclenchée le 8 juillet sur la bande de Ghaza continue (…) jusqu’à ce que son objectif soit atteint : ramener le calme (en Israël) pour une longue période », a-t-il indiqué lors de la réunion hebdomadaire de son gouvernement, en demandant aux Israéliens d’être patients.

Amine Goutali