L’aviation israélienne a annoncé avoir effectué 160 raids dans la nuit de mardi à mercredi.
Dix-sept Palestiniens, dont cinq femmes et six enfants, ont péri hier dans une série de raids aériens israéliens dans la bande de Ghaza, portant à 38 le nombre de morts depuis le début lundi à minuit d’une offensive israélienne, selon les secours. Ces raids ont également fait plus de 300 blessés en deux jours, a déclaré à l’AFP le porte-parole des services des urgences, Ashraf al-Qodra.
La frappe la plus meurtrière a eu lieu peu après minuit dans la ville de Beit Hanoun, dans le nord du territoire palestinien. Un commandant local du groupe radical Jihad islamique, Hafez Hammad, a péri dans la destruction de sa maison, avec cinq membres de sa famille, dont deux femmes et deux enfants.
Dans l’est de la ville de Ghaza, près de la frontière avec Israël, deux frères de 12 et 13 ans ont été tués à Chejaïya, tandis qu’un garçon de 18 mois (bien 18 mois) et sa mère sont morts à Zeitoun. En outre, une femme de 40 ans et son fils de 14 ans ont péri dans une autre frappe à Beit Hanoun, au nord de la bande de Ghaza. Ailleurs dans le territoire palestinien, un homme de 30 ans a été tué dans un raid aérien à Rafah (sud). Alors que le jour se levait, un missile tiré par un drone israélien a tué un homme qui circulait sur une mobylette à Beit Lahiya (nord). Un deuxième homme se trouvant sur la mobylette a été grièvement blessé. A Moughrada, dans le centre de la bande de Ghaza, une femme de 80 ans a été retrouvée morte dans les décombres de sa maison bombardée. Dans le même secteur, un missile israélien a tué deux hommes de 60 ans et 31 ans dans un champ près du camp de réfugiés de Nousseirat. Mardi, 21 Palestiniens avaient été tués, 17 dans des frappes aériennes et quatre militants de la branche armée du Hamas abattus après s’être infiltrés en Israël par la mer pour attaquer une base militaire.
L’aviation israélienne a annoncé avoir effectué 160 raids dans la nuit de mardi à mercredi, portant à 430 le nombre de ses attaques depuis le début de son offensive « Bordure protectrice » lundi à minuit. Dans le même temps, au moins dix roquettes ont touché Israël depuis mardi minuit, et 16 autres ont été interceptées par le système anti-missiles Iron Dome, dont deux dans le secteur de Tel-Aviv, selon l’armée.
Mardi, un total de 117 roquettes avaient été tirées de Ghaza, dont 45 détruites en vol, selon l’armée. Aucune victime n’a été signalée mais selon la police, un centre commercial a été endommagé à Ashdod, non loin de Ghaza.
Poursuite des appels internationaux à l’arrêt de la dangereuse escalade israélienne
La communauté internationale a poursuivi mercredi ses appels à l’arrêt de la dangereuse escalade israélienne en Palestine, en condamnant dans les termes les plus forts la mort d’innocents dans une série de bambardements aériens contre la bande de Ghaza. Condamnant cette agression « barbare » et le meurtre d’innocents, l’Iran a appelé « les Etats islamiques et arabes ainsi que les organisations des droits de l’Homme à une réaction urgente en vue de stopper l’agression ». « Les atrocités commises par le régime israélien sont similaires à celles commises par les terroristes en Irak et en Syrie », selon la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Marzia al Afkham.
Par ailleurs, le porte-parole de la présidence égyptienne a indiqué que des contacts étaient en cours entre Le Caire et les parties concernées actives, « pour éviter au peuple palestinien de subir les conséquences graves des opérations militaires israéliennes », et afin de « pousser Israël à assumer la responsabilité totale de la sécurité des citoyens palestiniens en tant que force occupante, et ce, en vertu des quatre accords de Genève et les règles du droit international ».
La veille, la Jordanie a appelé Israël à « cesser toute forme d’escalade » et la communauté internationale à « intervenir activement pour stopper l’agression israélienne », selon un communiqué du porte-parole du gouvernement, Mohammad Momani. Ces actions israéliennes, a indiqué M. Momani, « violent le droit international et font obstruction aux efforts de paix dans la région ».
La Turquie a également demandé à Israël « d’arrêter immédiatement ses attaques » et à la communauté internationale et plus particulièrement aux Nations unies de réagir et de mettre en garde l’Etat hébreu afin qu’il abandonne sa politique de « punition collective » visant les Palestiniens.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’était pour sa part déclaré « extrêmement inquiet de l’escalade dangereuse » de la situation à Ghaza, affirmant qu’ »il est essentiel de rétablir le calme ».
Il a réitéré son appel à tous les protagonistes afin qu’ils « exercent le maximum de retenue et évitent de nouvelles pertes civiles et une déstabilisation générale », estimant que « la situation à Ghaza, qui ne peut pas durer ainsi, devra aussi être traitée dans ses dimensions politique, sécuritaire, humanitaire dans le cadre d’une solution globale ».
De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al Arabi a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, tout en poursuivant ses concertations avec le président palestinien, Mahmoud Abbas et les ministres arabes des Affaires étrangères.
Il a exprimé sa « profonde » préoccupation à l’égard de cette escalade israélienne dangereuse des opérations militaires contre Ghaza, mettant en garde contre les retombées sur la situation humanitaire de la population de Ghaza.
Devant l’ampleur des pertes en vies humaines et des destructions causées par l’offensive israélienne dans la bande de Ghaza, l’Algérie a par le biais d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères mardi, considéré que « ces attaques féroces n’auraient jamais atteint une telle ampleur d’intimidation des Palestiniens et de restriction des libertés sans le silence coupable de la communauté internationale qui encourage l’occupation à poursuivre sa politique arbitraire, expansionniste et criminelle ».
L’Algérie appelle avec « insistance » tous les Etats et organisations internationales auxquels incombe la responsabilité de protéger les terres et le peuple palestinien de l’oppression israélienne à « agir afin d’imposer le respect des règles et principes du droit international et humanitaire en particulier la 4e Convention de Genève et tous les instruments juridiques internationaux y afférents qui garantissent au peuple palestinien sans défense le droit de vivre en sécurité ».