Quatre individus, dont un adolescent, ont été lourdement condamnés par le tribunal de Bab El-Oued pour avoir agressé un policier et possession de substances psychotropes. Ils ont fait appel, en attendant le verdict que va prononcer la Cour d’Alger.
Les faits remontent au 3 mai 2024, lorsque des agents de police, dans le cadre de leur mission de lutte contre les foyers de criminalité, se sont rendus dans le quartier de Sidi El Kbir vers 19 heures pour interpeller deux suspects signalés pour trafic de drogue.
L’agression a été commise à l’aide d’armes blanches par un jeune homme âgé de 19 ans, présent sur les lieux dans le but d’entraver l’action des forces de l’ordre. L’un des policiers a été grièvement blessé après avoir reçu des jets de pierres sur une partie sensible de son corps, lui causant une infirmité permanente. Le médecin légiste a délivré un arrêt de travail de 30 jours après constatation de la blessure.
Au cours de l’enquête, les services de police ont identifié l’agresseur comme étant A. Islam, âgé de 19 ans, arrêté le 2 juin 2024 à son domicile. Interrogé, il a reconnu avoir vu les policiers arrêter les jeunes de son quartier, Zakaria et Fares. Mais a nié catégoriquement être intervenu ou avoir agressé le policier blessé, bien que ce dernier ait affirmé l’avoir reconnu sur les lieux.
Les accusés ont été jugés par le tribunal de Bab El-Oued qui avait condamné A. Islam à 10 ans de prison ferme, et les autres à 7 ans de prison ferme chacun.
Examen de l’affaire par la Cour d’Alger
Les accusés ont fait appel. L’affaire a été examinée ce mardi par la 10ᵉ chambre pénale de la Cour d’Alger. Le principal accusé, A. Islam, est poursuivi pour entrave aux agents dans l’exercice de leurs fonctions et agression contre des agents des forces de l’ordre à l’aide d’une arme blanche ayant entraîné une infirmité permanente.
Les trois autres accusés — H. M. Fares, D. Zakaria et Rebahi A. — sont poursuivis pour possession de substances psychotropes en vue de la vente.
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À l’audience, Zakaria a admis avoir remis à l’accusé Chouaib une certaine quantité de psychotropes afin qu’il la livre à une personne à bord d’un véhicule. Il a ajouté que Chouaib était venu pour acheter la marchandise interdite. Il a également reconnu posséder des psychotropes, mais a nié toute intention de vente.
Pour sa part, Fares a déclaré que les 28 capsules retrouvées sur lui ne lui appartenaient pas, revenant ainsi sur ses déclarations initiales faites durant l’enquête.
Quant à A. Islam, il a nié toute agression contre un policier, assurant qu’il n’avait ni approché ni tenté d’intervenir, mais qu’il observait simplement la scène de loin.
Requêtes de la défense et décision à venir
Lors des plaidoiries, la défense de A. Islam a souligné que le policier n’avait produit aucun témoignage à l’appui de ses déclarations, ni mentionné le nom de l’accusé au moment des faits.
Elle a insisté sur le fait que son client n’avait été arrêté que trois jours après les autres accusés, sur la base de simples déclarations, ce qui, selon elle, laisse place au doute.
Elle a donc plaidé la relaxe pure et simple pour absence de preuves, invoquant l’article 32 du Code pénal. À titre subsidiaire, la défense a demandé les circonstances atténuantes, rappelant que son client n’a aucun antécédent judiciaire et qu’il s’agit d’un jeune homme au début de sa vie, ne méritant pas une peine aussi lourde que 10 ans de prison ferme.
Le procureur général a requis la confirmation du jugement de première instance à l’encontre de tous les accusés. La présidente du tribunal a annoncé que le verdict sera rendu la semaine prochaine.
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