Agression à Dely Ibrahim : un mineur placé en détention provisoire

Agression à Dely Ibrahim : un mineur placé en détention provisoire
Tribunal bir Mourad rais

Un mineur impliqué dans l’agression d’une jeune fille à Dely Ibrahim (Alger) a été placé en détention provisoire jeudi, sur décision du juge des mineurs près le tribunal de Bir Mourad Raïs. L’affaire avait suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo montrant deux jeunes circulant à moto arrachant le sac à main d’une passante, la faisant chuter lourdement au sol et lui causant des blessures.

Selon le communiqué du procureur de la République, les investigations ont rapidement permis d’identifier les deux auteurs présumés. Il s’agit de H. I., un mineur arrêté peu après les faits, et de son complice M. Z., un adulte actuellement en état de fuite.

Le 4 septembre 2025, le mineur a été présenté devant le parquet de Bir Mourad Raïs et poursuivi pour vol dans des circonstances aggravantes avec violence en réunion, conformément à l’article 353 du code pénal. Le juge des mineurs a ordonné son placement en détention provisoire dans l’attente de la suite de la procédure.

Le dossier du second suspect, en fuite, a été transmis au juge d’instruction en vue de l’émission d’un mandat d’arrêt. Les autorités judiciaires affirment que toutes les dispositions légales sont mises en œuvre pour interpeller le complice et le traduire en justice.

Criminalité en Algérie : état des lieux et tendances récentes

Selon les données récentes du ministère de la Justice et de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), la criminalité en Algérie connaît une tendance globalement stable, avec une légère baisse des infractions enregistrées au cours des deux dernières années.

En 2024, environ 190 000 affaires criminelles et délictuelles ont été traitées par les services de sécurité à l’échelle nationale, contre plus de 210 000 en 2022. Parmi elles, les atteintes aux biens (vols, cambriolages, escroqueries) représentent près de 60 % des cas recensés, ce qui en fait la forme de criminalité la plus répandue dans le pays.

Cependant, certaines catégories de crimes demeurent préoccupantes. Les infractions liées aux stupéfiants continuent de progresser, avec plus de 45 tonnes de drogues saisies en 2024, principalement du cannabis introduit à travers les frontières ouest. Les crimes violents (agressions physiques, vols avec violence, homicides) restent également un enjeu sécuritaire majeur, notamment dans les grandes villes.

Les priorités des autorités face à l’évolution du phénomène

Face à cette situation, les autorités judiciaires et sécuritaires ont renforcé les dispositifs de prévention et de lutte. Des brigades spécialisées ont été mises en place pour lutter contre la cybercriminalité, qui a enregistré une hausse de plus de 20 % en 2024 avec l’essor des arnaques en ligne, des usurpations d’identité et des escroqueries financières via internet.

Par ailleurs, le parquet général a rappelé que la lutte contre la délinquance des mineurs constitue une priorité. Les affaires impliquant des jeunes de moins de 18 ans ont représenté environ 10 % des poursuites pénales en 2024, souvent liées à des délits de vol ou de violence en réunion.

Le ministère de la Justice insiste également sur la nécessité d’un travail de prévention sociale et éducative afin de limiter l’exposition des jeunes aux milieux criminogènes.