Les chefs de partis sont en attente d’un feu vert
La nouvelle loi organique relative aux partis politiques a été publiée dans le Journal officiel cinq jours après sa promulgation par le chef de l’Etat.
Promulguée jeudi dernier par le chef de l’Etat, la nouvelle loi organique relative aux partis politiques n’est toujours pas publiée dans le Journal officiel. Or, les trois autres lois organiques relatives respectivement au régime électoral, les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire et celle fixant les modalités augmentant les chances d’accès de la femme à la représentation dans les assemblées élues, ont été publiées juste après leurs promulgations par le chef de l’Etat.
Les chefs de partis non encore agréés commencent d’ores et déjà à s’interroger sur les raisons d’un tel retard. Sans aller par quatre chemins, ils accusent l’administration de vouloir laisser traîner encore les choses en vue de gagner du temps. C’est le cas notamment des partis de la mouvance islamiste qui se demandent pourquoi seules trois lois organiques ont été publiées, alors que les cinq projets de lois portant réformes politiques étaient toutes signées jeudi dernier par le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Le temps presse pour les nouveaux partis afin qu’ils puissent se préparer en prévision des rendez-vous politiques qui se profilent à l’horizon.
Le premier rendez-vous consiste en la préparation des congrès constitutifs pour chaque formation. Or, des élections très importantes sont prévues dans moins de quatre mois. Pour ces nouvelles formations, ça sera la course contre la montre pour préparer les élections législatives et surtout pour bien mener la campagne électorale. La question qui mérite d’être soulevée est de savoir si ces nouveaux partis seront prêts à l’heure du prochain scrutin.
Les chefs de partis en attente d’un feu vert du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales regrettent le fait que la nouvelle loi ne soit pas publiée dans le Journal officiel cinq jours après sa promulgation. Dans un autre registre, la polémique s’est installée autour de «l’identité» des heureux partis susceptibles de renforcer la scène politique nationale.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, évoque environ une douzaine de partis. Qui sont-ils? Le ministre ne dévoile aucun nom. Il estime que tout parti ayant déposé un dossier conforme à la nouvelle législation sera agréé. Sur une vingtaine de dossiers déposés pour l’obtention d’agrément, une douzaine peuvent être autorisés à tenir les assises de leur congrès constitutif, selon le ministre. Le ministre précise que d’autres demandes seront traitées au fur et à mesure des dossiers, ayant besoin d’un aménagement pour qu’ils puissent franchir toutes les étapes.
Or, dans les coulisses du même ministère, on avance que cinq partis auraient déjà reçu des garanties d’agrément. Il s’agit du Front pour la justice et le développement du dirigeant islamiste Abdallah Djaballah, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Saïd, (Constitué depuis plus de deux ans non agréé) et le Front démocratique de l’ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali, (privé d’agrément depuis 2000) et l’Union pour la démocratie et la République (UDR) de Amara Benyounès (en attente d’agrément depuis sa fondation en juillet 2004). A l’heure où nous mettons sous presse, rien d’officiel n’a été décidé et la classe politique reste sur sa faim.