La reconfiguration du champ politique est en marche. Dans le sillage du discours prononcé mercredi par le Président de la République, dans lequel il a une nouvelle fois rappelé sa vision des réformes politiques profondes qu’il s’est engagé à initier depuis le 15 avril dernier, le ministre de l’Intérieur a déclaré jeudi, en marge des travaux du Conseil de la nation, que des instructions seront données dès demain dimanche pour que les dossiers d’agrément de nouveaux partis politiques soient examinés.
M. Daho Ould Kablia a souligné que ses services examineront les dossiers, pour notamment vérifier leur conformité avec la loi. Ce qui signifie que les prochaines élections électorales verront la participation de nouvelles formations politiques. Pour rappel, le Président de la République avait déjà annoncé la couleur quelques jours auparavant en déclarant, depuis Laghouat où il a procédé à l’ouverture de l’année universitaire, que ces élections qui se dérouleront au printemps prochain se tiendront «dans une pluralité sans précédent, avec la participation d’une classe politique qui sera renforcée par de nouveaux partis». Un engagement qu’il a de nouveau réitéré à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire. «Si la démocratie signifie une multitude de petites formations politiques, qu’il en soit ainsi», avait déclaré le Président, soulageant à n’en pas douter tous les politiques qui sont en attente de l’octroi par le département d’Ould Kablia de ce fameux quitus qui leur ouvrira la voie à la participation aux prochaines joutes électorales.
Cependant, a pris le soin de souligner le ministre de l’Intérieur, la délivrance de nouveaux agréments se fera après les résultats des enquêtes sur les membres fondateurs de ces partis que les services du ministère de l’Intérieur effectueront. En effet, il est à rappeler que les dispositions de la nouvelle loi sur les partis interdisent le retour de l’ancien parti dissous ou de ceux qui ont une responsabilité dans la tragédie nationale. Reste que les nouveaux partis devront également démontrer leur ancrage au niveau de la société, car agrément ne rime pas forcément avec représentativité. Cette réalité est du reste l’une des raisons justifiant l’amendement de la loi sur les partis. A charge donc pour les formations qui seront agréées prochainement de démontrer leur efficacité sur le terrain.
Le Président Bouteflika a également exhorté ces formations à prouver «leur valeur à travers les élections». Mais, faut-il s’en convaincre, le dernier mot reviendra de toute façon au peuple qui déterminera «le poids de chacun», a ajouté, à juste titre, le Chef de l’État.
Nadia Kerraz