On disait les agréments paraphés et l’annonce imminente. Il n’en est rien. Le gouvernement algérien n’envisage pas pour l’heure d’autoriser de nouveaux partis politiques, a déclaré jeudi à Alger le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia. « L’agrément de nouveaux partis politiques n’est pas envisagé pour le moment », a indiqué M. Ould Kablia à la radio nationale, ajoutant qu’aucun agrément n’avait été délivré pour l’heure. Des informations avaient fuité dans la presse laissant croire que le pouvoir allait agréer des partis en signe d’apaisement.
Des journaux et des sites électroniques algériens avaient rapporté dans le courant du mois de février que les autorités algériennes avaient accepté d’agréer des partis politiques d’opposition. Certains avaient même indiqués que l’annonce de ces agréments devait intervenir avant la marche de la CNDC (Coordination nationale pour le changement et la démocratie) samedi 12 février à Alger.
Des groupes ou personnalités ont déposé pour leur formation une demande d’agrément auprès du ministère de l’Intérieur. Parmi ces formations, le Parti pour la justice et la liberté (PJL) de Mohamed Said, candidat à l’élection présidentielle de 2009, l’Union démocratique républicaine (UDR) d’Amara Ben Younes, ancien ministre de la Santé et dissident du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) de Said Sadi, et enfin le Front démocratique (FD) de l’ancien Premier ministre Sid Ahmed Ghozali.
Interrogé par la presse sur ce prétendu agrément, ce dernier a botté en touchant en parlant d’intox et d’enfumage : « Nous avons déposé notre demande d’agrément il y a onze ans n’ayant pas reçu de réponse dans les deux mois qui ont suivi nous avons considéré notre parti comme agréé, a-t-il. Toutefois, le gouvernement a violé les lois de la République en nous interdisant d’activer de facto.»
Sid Ahmed Ghozali a estimé que ces effets d’annonce concernant l’agrément de nouveaux partis politiques ou des journaux sont destinés à la consommation externe.
D’autres personnalités, dont deux islamistes, envisagent de former des mouvements. Madani Mazrag, ancien chef de l’Armée islamique du salut (AIS) une organisation terroriste qui s’est rendu aux autorités dans le cadre du programme de réconciliation nationale Concorde civile, souhaite mener le combat politique.
Abdellah Djaballah qui a déjà créé les deux partis d’Al-Islah et Ennahda, veut en créer un troisième dès que la levée de l’état d’urgence entrera en vigueur.
Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bouteflika en avril 1999, un seul parti politique, le Front national démocratique (FNA) de Moussa Touati, a été agrée. Moussa Touati, ancien militaire âgé de 58 ans, a obtenu le quitus pour sa formation le 03 septembre 1999.
Le gouvernement algérien a annoncé mardi la levée imminente de l’état d’urgence. L’Assemblée nationale populaire (APN, Assemblée nationale) compte 21 partis. Un parti d’opposition avait boycotté les dernières élections législatives de 2007, le Front des forces socialistes (FFS) d’Hocine Aït Ahmed.