Profitant de sa visite en Algérie du 6 au 8 du mois en cours, nous avons rencontré M. Karmenu Vella, Commissaire européen à l’Environnement, aux Affaires Maritimes et à la Pêche qui a exprimé la disponibilité de l’UE pour apporter son soutien financier, technique et manageriel à l’Algérie, qui selon lui, demeure un partenaire important dans la Méditerranée.
L’Econews : Vous êtes en visite en Algérie pour deux jours, quel en est l’objet ?
Karmenu Vella: L’objectif de ma visite en Algérie est de discuter de deux points essentiels. Il s’agit du renforcement de la coopération bilatérale entre l’Union européenne et l’Algérie notamment dans le secteur de la pêche, l’eau et l’environnement. Il est également question de discuter des stratégies communes de la Méditerranée avec l’Algérie qui est un partenaire très important dans cet espace. Puisqu’il est très riche en matière halieutique et nous veillons à la préserver ensemble.
Ce que je peux dire aussi, c‘est que la Méditerrané offre beaucoup d’emplois, de richesses et d’activités économiques, donc nous devons être responsable envers cet espace commun. Ainsi, nous devons agir rapidement et ensemble pour lutter contre la surpêche, la baisse des ressources halieutiques (90% des ressources halieutique dans l’espace méditerranéen connaissent un surplus de pêche), ainsi, nous essayons de trouver des solutions par pays entourant cet espace stratégique.

Durant cette visite j’ai rencontré le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, celui de l’Agriculture et de la Pêche et aussi celui des Transports. En tant qu’Union européenne, nous avons certains fonds destinés à l’Algérie. Mais je pense que le financement à lui seul est insuffisant c’est pour cela que nous apportons une assistance technique et managériale.
Vous avez engagé plusieurs projets de coopération avec l’Algérie, mais cette dernière n’arrive pas encore à maîtriser ce secteur très important. Pourquoi selon vous?
Peut être que vous avez raison et peut être aussi qu’il n’ y a pas eu de maîtrise totale de ces programmes mais existe-il un pays qui maîtrise à 100% ces programmes. Je pense que ces fonds et l’assistance technique de l’UE pour l’Algérie vise à la maîtrise des programmes. Du coté de l’UE, nous enregistrons des évolutions et progrès en Algérie. Même s’il reste encore du travail à faire, nous sommes là pour apporter le soutien et l’aide pour qu’il y ait une maîtrise plus approfondie.
Par rapport à d’autre pays (Corée de Sud), l’UE n’a pas réalisé de projets concrets. Comment expliquez-vous cela ?
S’agissant de la comparaison des résultats enregistrés dans des programmes soutenus par l’UE et d’autres pays, je ne peux malheureusement pas faire la comparaison car je ne connais pas les contenus des programmes de coopération entre l’Algérie et d’autres pays. Mais je peux dire qu’il s’agit de trouver la bonne formule de coopération, c’est pour cela que nous laissons l’Algérie exprimer ses besoins plutôt que de lui imposer des programmes de notre choix et qui risquent de ne pas être utiles pour l’Algérie. D’ailleurs il peut s’agir d’un apport technique, de gestion, de financement ou autre. Ainsi je peux réaffirmer qu’au niveau de l’UE l’intention et la volonté sont très fortement présentent par rapport aux autres pays.
Vous avez cité le surplus de la pêche, mais il existe un autre phénomène très dangereux aussi, qui est le trafic du Corail. Que fait l’UE pour lutter contre ce phénomène, et est-ce qu’une coopération européenne est envisageable pour une exploitation économique ?
Tout à fait. Il y a beaucoup de trafic en matière de biodiversité non seulement dans l’espace de la Méditerranée mais aussi à travers le monde. Aussi, l’UE demeure très active dans ce genre de combat et de lutte contre ce genre de trafic. Dans cet esprit l’UE coopère non seulement avec les pays, origine de ressources, mais aussi avec les pays de transite (Europe) et les pays de destination (Asie).Je peux dire également qu’au cas où l’Algérie sollicite l’appui de l’UE dans ce volet, nous sommes prêts à le faire.