Le président Bouteflika est de retour au pays. Sa longue absence de 80 jours a longuement pesé sur le fonctionnement des institutions, malgré toute la bonne volonté et la loyauté d’Abdelmalek Sellal et d’autres hauts responsables politique à occuper le terrain pour éviter l’impression de vacance du pouvoir.
Beaucoup de dossiers se sont accumulés sur le bureau du président Bouteflika qui doit trouver un équilibre entre l’obligation de convalescence et la nécessité de relancer la machine politique.
Nous savons d’ores et déjà qu’un premier Conseil des ministres est « imminent », Abdelmalek Sellal, a eu le temps de le préparer de longue date puisque le président Bouteflika l’en avait chargé le jour où il s’était rendu à son chevet aux Invalides. Ce Conseil des ministres sera l’occasion d’un examen de la fameuse loi de finances complémentaire qui attend d’être signée avant d’être soumis au parlement pour sa délibération. Cette loi de finances est devenue depuis des années déjà comme un outil indispensable pour les administrations centrales tenues de réajuster leurs budgets.
Très probablement, sera présentée, à l’occasion du même Conseil des ministres, la loi sur l’audiovisuel, discutée déjà au temps de Nacer Mehal, puis revue et corrigée par son successeur Mohamed Said. Le président Bouteflika devrait donner son feu vert, d’autant qu’elle représente une des réformes phare parmi celles qu’il avait annoncées dans son discours du 15 avril 2011.
D’autres projets de loi en rapport avec des secteurs de l’Intérieur, du commerce, de l’agriculture, de l’Environnement sont également en attente d’examen pour être discutés en plénière des chambres parlementaires qui auront bien du pain sur la planche, à l’ouverture de la prochaine session d’automne. Il faut dire que la session précédente était quasiment un coup pour rien, car en dehors de la loi portant organisation de la profession des avocats, les députés ont chômé.
En plus du Conseil des ministres, qui doit retrouver sa fonction de régulateur du fonctionnement institutionnel, le président Bouteflika doit aussi prendre d’autres décisions. Plusieurs ambassadeurs en fin de mission à Alger ont attendu son retour pour la visite d’adieu pendant que d’autres rongent un peu leurs freins, dans l’attente de lui remettre leurs lettres de créance.
On parle aussi de nombreux mouvement qui sont déjà finalisés, en attendant le feu vert du président. C’est le cas du mouvement dans le corps diplomatique. Actuellement, c’est la crise des nerfs au ministère des affaires étrangères où des fuites organisées avaient été initiées avec des noms annoncés ici et là.
Un autre mouvement et pas des moindres concerne les magistrats. Là aussi, les listes ont été établies par le département de la Justice et attendent l’aval présidentiel. On parle enfin d’un autre mouvement partiel qui doit toucher certains walis. Dans la même foulée, des indiscrétions évoquent également la possibilité d’un réaménagement technique de l’équipe de Sellal. Qui est concerné et quand interviendra t-il ? Mystère et boule de gomme.
Enfin, il y a le projet de la révision constitutionnelle mis en branle par le président qui sera mené jusqu’ à son terme, puisque une nouvelle mouture sera présentée par la commission ad hoc. La question qui se posera ensuite concerne la perspective ou pas d’un quatrième mandat pour le président Bouteflika. Sera t-il de l’ordre de l’impossible, à cause de son état de santé ? Cela étant, cette question d’un quatrième mandat ou pas n’est, pour le moment, pas une urgence.
A moins que le président Bouteflika n’ait déjà pris sa décision et s’emploiera dans les mois à venir à baliser, à son gré, la succession.