Agences de Voyages “Que chacun assume ses responsabilités”

Agences de Voyages “Que chacun assume ses responsabilités”

On n’en a pas encore fini avec l’épisode malheureux du retour de nos pèlerins de la omra qui ont vécu des heures voire des jours cauchemardesques. Aujourd’hui, ils sont nombreux qui demeurent bloqués en Arabie Saoudite et la question reste posée. À qui incombe la faute ?

“Que chacun assume ses responsabilités”, scandent-ils, visiblement excédés que certaines parties et à leur tête le transporteur national, les désignent comme “coupables”.

Rencontrés hier à l’hôtel Safir Mazafran de Zéralda, les nombreux managers des agences de voyages, réunis dans le cadre de l’AG du Snav-Centre, ont été unanimes. “C’est injuste de tromper ainsi l’opinion publique avec des accusations fallacieuses nous portant responsables de toutes les dérives commises”. Et d’argumenter : “Les Algériens doivent savoir que chaque billet vendu pour les pèlerins doit inéluctablement porter le nom de l’agence organisatrice et donc les agences défaillantes sont aisément identifiables.” Ils ont déclaré être outrés de se voir ainsi malmenés et confondus avec les agences défaillantes qui sont très peu nombreuses.

C’est pour dire que cette part de responsabilité est pleinement assumée par le syndicat des agences de voyages, section centre, qui, à son tour accuse Air Algérie de ne pas être à la hauteur de sa mission même s’il nuance ses propos en reconnaissant, par ailleurs, qu’une partie de ces couacs revient à la partie saoudienne avec laquelle les autorisations d’atterrir ont été, selon le syndicat, mal négociées par Air Algérie.

Il y aurait absence d’anticipation à laquelle est venue se greffer des faits exogènes. Les inondations du Pakistan ont provoqué une certaine paralysie des aéroports de Djedda et Médine parce qu’une grande partie du personnel est, justement, du Pakistan et ses environs.

Il a été demandé aux Algériens de partir sans leurs bagages qu’ils pourraient récupérer par la suite. Une proposition qui a essuyé un refus catégorique de la part de nos pèlerins. Il est reproché, par ailleurs, aux agences d’avoir vendu des billets ouverts, ce qui est totalement réfuté par ces derniers. “Il existe une note émanant du P-DG d’Air Algérie qui interdit la vente de ce type de titre de transport.

Comment pourrait-on l’avoir vendu alors”, s’étonnent-ils, expliquant que leur produit est destiné exclusivement pour des vols charters (tarif complet étant hors de prix) qui ont des spécificités bien connues à commencer par l’obligation de signifier l’aller et le retour vu que le titre est soumis à des conditions draconiennes.

Les agences vont encore plus loin dans ce déballage qui lève, pour une fois, le voile sur ce qui se passe chaque année pour nos pèlerins. Les choses sont enfin dites de la part de toutes les parties, mais il reste à trouver les solutions idoines pour faire cesser des situations récurrentes au grand dam de nos hadjis et autres pèlerins de la omra.

“Le premier avion qui a ramené les premiers pèlerins de la omra a été réquisitionné. Il a fallu donc envoyer les gens qui avaient pourtant leur OK de retour sur d’autres avions, et c’est là que toute la programmation a été chamboulée avec l’effet domino”, dénoncent les agences de voyages qui ont donné des exemples effarants sur l’insuffisance d’avions consacrés à cette opération.

“Lorsque les gens sont déjà à l’aéroport avec leur carte d’embarquement à la main, le même avion d’Air Algérie qui fait Marseille-Oran doit également passer par Alger avant de repartir sur l’Arabie Saoudite, c’est tout bonnement inouï”, révèlent-ils, et d’indiquer que le transporteur doit assumer les passagers s’il y a un retard de l’avion supposé lui assurer le retour au pays.

“Lorsque nous entamons la phase retour, c’est toujours notre hantise lorsqu’il y a des retards dans l’arrivée des avions, ce qui échappe complètement à notre maîtrise. Nous arrivons avec des pèlerins dont certains ont effectué pas moins de 500 km en provenance de Médine.

Comment peut-on demander à une agence de renvoyer les pèlerins à leur point d’hébergement initial, sachant que nous arrivons toujours au moins 10 heures avant le vol justement pour éviter les mauvaises surprises mais c’est, vraisemblablement, toujours pas assez pour s’en sortir”, confient-ils et de résumer cette situation chaotique en se posant la question fatidique : “Pourquoi les pèlerins algériens qui ont voyagé avec les mêmes agences mais sur d’autres compagnies qu’Air Algérie à l’image de Qatar Airways et de la Turkish Airlines n’ont pas eu de soucis ?” Les agences de voyages, favorables à l’assainissement de cette situation, lancent un appel à toutes les parties pour trouver une solution commune dans l’intérêt de tous. “Il ne s’agit nullement de rentrer en conflit avec Air Algérie qui est notre pavillon national et notre souhait est de le voir surpasser toute autre compagnie, et c’est un partenaire incontournable.

Que chacun puisse avoir le courage de reconnaître ses erreurs et d’assumer ses responsabilités pour mieux avancer”, dira pour sa part le président du Snav-Centre.