Agence nationale de l’emploi (Anem) ,Retirer la carte bleue, un vrai parcours du combattant

Agence nationale de l’emploi (Anem) ,Retirer la carte bleue, un vrai parcours du combattant
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Plusieurs postulants à la carte bleue se plaignent de la bureaucratie qui règne dans les antennes de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) tandis que d’autres estiment que c’est la faute au chômage…

Chargée de l’organisation, de la gestion et de la régulation du marché de l’emploi dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de l’emploi, l’Agence nationale de l’emploi (Anem) semble avoir d’autres missions en dehors de ce cadre. La grande affluence et non maîtrisée des postulants de la carte bleue crée des tensions au niveau des antennes de cette agence. Retirer sa carte bleue demeure, encore, un vrai casse-tête pour les jeunes chômeurs ayant affaire aux locaux de l’Anem. Les foules sont partout les mêmes et les lieux sont plus qu’exigus à contenir le flux des chômeurs. L’Agence locale de la commune de Bab Ezzouar en est un bon exemple. Dans la journée d’hier, un monde fou investit le lieu dès les premières heures de la journée. Exhortés par l’espoir de décrocher un porte de travail, les diplômés universitaires sont nombreux à y postuler. À la question si ça marcherait ou pas, les jeunes préfèrent patienter et attendre d’éventuelles réponses favorables au lieu de rester sans rien faire pour trouver un boulot. Pour d’autres, par contre, «toute cette anarchie de la bureaucratie et ces foules n’expriment en premier lieu que la réalité du chômage qui règne dans notre pays, s’il y a foule ici, c’est que le nombre de chômeurs est important. Ces files et ce temps perdu pour passer à la vie professionnelle sont liés aux lacunes de la création d’emploi de notre économie. Pour qu’il y ait gestion de marché d’un travail, il faut d’abord que ce marché existe…», lâche Samir, diplômé en économie et gestion. Par ailleurs, ce n’est pas seulement cette épineuse problématique du chômage et du grand déséquilibre entre l’offre et la demande dans le marché du travail qui pose problème, car la bureaucratie a aussi sont mot à dire au sein des locaux de l’Agence nationale de l’emploi. Fatma- Zohra, diplômée de l’Institut des sciences de l’information et de la communication (Itfc) venue à l’agence de Bab Ezzouar pour retirer sa carte bleue, se dit étonnée du nombre de postulants et de la lourdeur du service. «Retirer la carte bleue est un vrai casse-tête, la majorité des postulants sont des diplômés universitaires. Ils sont renvoyés plusieurs fois, pour pouvoir enfin retirer leur carte. Moi je suis venue hier et je suis revenue aujourd’hui. J’ai dû insister pour qu’on me la délivre, sinon je serais encore renvoyée à une autre date. J’ai trouvé ici des postulants renvoyés deux fois et plus. Par contre, ceux qui ont des connaissances personnelles ont l’accès facile et ne sont pas obligés de faire la chaîne…», explique cette diplômée à la sortie du local. D’autres postulants déplorent le nombre insuffisant des guichets qui reçoivent les demandeurs qui n’est pas en mesure de maîtriser l’affluence des chômeurs. De plus, la réception des dossiers s’arrête à 10h00 et se poursuit dans l’après-midi. Si les notions d’organisation et de bon accueil font défaut au niveau des locaux de l’Anem, il n’en est pas moins que la lutte contre le chômage ne se limite pas à ce niveau, et ce n’est pas la carte bleue qui détient les vraies clés de la création d’emploi. Les jeunes chômeurs en sont d’ailleurs conscients, mais quand on n’a pas le choix, c’est toujours le meilleur choix.

Par Yasmine Ayadi

LG Algérie