Agence foncière: Plus de 3.000 actes remis et 185 milliards de recette

Agence foncière: Plus de 3.000 actes remis et 185 milliards de recette

Houari Saaïdia

Agence foncière: Plus de 3.000 actes remis et 185 milliards de recette
  Le dispositif de la régularisation foncière tourne à plein régime. Au-delà du bilan chiffré, c’est l’impact de l’opération qui est à souligner. On note dans la foulée l’assainissement de vieux dossiers épineux, la régularisation de titres de lotissements et de coopératives immobilières irréguliers créées dans les années 90, le règlement des cas de « énième » main.

Au regard du bilan 2016-2018 dressé par l’Agence foncière de la wilaya d’Oran et de l’état récapitulatif des programmes concernés par la régularisation arrêté au 31 décembre 2018, et à en juger du rythme de traitement, il ne fait aucun doute que le volume de dossiers en instance au niveau de l’Agence de gestion et de régulation foncières et urbaines de la wilaya d’Oran (AGERFOR), un cumul de plusieurs années, sera assaini à très court terme. 3.022 actes délivrés et 3.557 dossiers en cours de traitement. Deux chiffres-clés qui ressortent du dernier état récapitulatif établi en fin 2018. Autre chiffre saisissant, celui relatif au montant perçu au titre des 81 opérations de régularisation : 77 milliards. Rien que cela.

Le système de versement étant des plus souples, ce n’est là pourtant que 40% de l’impact financier évalué, dont le montant global à engranger à terme est de l’ordre de 185 milliards. L’impact de la régularisation foncière ne peut être circonscrit et confiné dans un seul objectif. Il est en fait large et multiple. La régularisation est une forme de production foncière.

Elle ne concerne pas seulement la sécurité foncière mais aussi l’amélioration de l’habitat, la réhabilitation des équipements, le développement des services…

Autrement dit, la promotion de la citoyenneté, la consécration d’un droit à la ville au bénéfice de populations qui en étaient privées, parfois complètement. Outre le fait que la régularisation de l’habitat donne un contenu concret au droit de propriété et légitime l’accès des habitants au crédit et aux services, elle contribue à la réhabilitation et à la mise à niveau du cadre bâti et, par effet d’entraînement, à l’environnement urbain dans son ensemble. La régularisation foncière clarifie également les occupations de chaque parcelle, facilite la desserte en services urbains et le recouvrement de leurs coûts par les organismes et entreprises qui en ont la charge. Ceci sans parler de son impact en termes d’apaisement social et d’amélioration de la relation Etat-citoyen, mais aussi sur les plans du cadre de vie et de la formalisation des quartiers, afin de les intégrer dans le système juridique légal, pour unifier les marchés fonciers, favoriser les investissements et la croissance économique.

77 MILLIARDS RECOUVRES POUR UN OBJECTIF «A TERME» DE 185 MILLIARDS

Ce sont donc 81 sites, soit autant d’opérations, qui sont concernés par le processus de régularisation diligenté par les services de l’Agence foncière de la wilaya d’Oran, selon son directeur Mohamed Mebarki. Sur un total de 6.779 dossiers déposés, l’Agence a déjà réglé 3.022 cas, soit un nombre égal de mainlevées et d’actes de propriété délivrés. Ceci alors que 3.557 dossiers sont en voie de traitement, dont la plupart en phase avancée puisqu’ils ont été examinés et validés et des ordres de versement ont été établis pour les citoyens concernés.

Le gros du plan de charge, pratiquement 76%, se trouve au niveau des daïras de Bir El-Djir et Es-Sénia, avec respectivement 3.509 et 1.083 habitations concernées et 1.600 et 502 actes établis. Il s’agit pour le cas de Bir El-Djir de 21 opérations pour autant de sites, dont notamment Sidi El-Bachir, Haï Khemisti, Belgaïd, Bendaoud, Hassi Amer et Hassi Bounif. Pour le cas d’Es-Sénia, il est question de 13 opérations pour autant de sites, parmi lesquels : Kara, Aïn El-Beïda, Sidi Lakhdar, El-Kerma, Sidi Chahmi et Sidi Mâarouf.
D’autres communes à l’instar d’Aïn El-Turck, Arzew, Sidi Benyebka, Mers El-Kébir, Aïn El-Bia, Béthioua, Hassi Ben Okba, El-Kerma, Sidi Chahmi, Gdyel, Oran, El-Braya, Oued Tlélat, qu’il s’agisse de leurs chefs-lieux respectifs ou leurs annexes, sont également concernées par cette opération. Le dossier de la régularisation foncière, l’un des problèmes majeurs de l’agglomération de Sidi El-Bachir, est en bonne voie de résolution.

Au-delà du fait de rétablir des centaines d’habitants dans leur droit de propriété immobilière et de leur porter une sécurité foncière, le processus, suivi de très près par le wali, contribue à la structuration et l’intégration de cette partie désarticulée de la banlieue oranaise.

LE CAS «SINGULIER» DE SIDI EL-BACHIR

2.616 constructions, 75 hectares. C’est la consistance de l’opération de régularisation menée au niveau de deux grands sites, Sidi El-Bachir Bendaoud I et II, relevant de la commune de Bir El-Djir.

Imprégnant du rythme, et ce, sur directives réitérées du chef de l’exécutif local, Mouloud Cherifi, qui a boosté ce dossier au lendemain de sa prise des commandes de la wilaya, l’Agence foncière d’Oran a accompli un grand pas dans cette démarche. Avec comme résultat probant : la remise de 1.600 actes. C’est donc la première vague, de très bonne consistance, du dispositif, qui sera mené à bout à brève échéance, au grand soulagement des familles concernées, qui ont pris leur mal en patience, le temps de trois générations durant.

Il ne s’agit pas, en effet, de nouveaux débarqués, au grès des exodes ruraux et des dernières vagues de « ghettoïsation », comme on serait tenté de le présupposer sous le poids des préjugés et des idées préconçues que renvoie la bourgade de Sidi El-Bachir de par sa topologie urbaine et sa composition démographique, mais bel et bien d’habitants autochtones vivant depuis plusieurs décennies en ces lieux et dont au moins trois générations successives sont natives de Sidi El-Bachir et les villages alentour.

De même, il ne s’agit pas non plus de lots urbains déstructurés, livrés à eux-mêmes en matière de VRD et autres services, mais bel et bien de quartiers structurés, viabilisés, aménagés, avec un certain ordonnancement architectural et urbanistique, disons tolérables.

SANS ACTES DEPUIS trois GENERATIONS

L’acte de propriété, pour conforter et légitimer leurs enfants et petits-enfants dans leur droit de jouissance et d’héritage et sécuriser leur avenir en matière d’habitat, c’est ce qui faisait défaut, gros défaut et non moins angoissant, dans la vie de ces pères et mères de famille, qui devront bientôt pousser un long soupir de soulagement, une fois le papier en main.

Il faut savoir que le problème de la régularisation foncière des biens bâtis et non bâtis, constitue un dossier lourd et épineux, notamment lorsqu’il s’agit des propriétaires de 3e, 4e , voire 5e main. Des instructions fermes ont été données par le wali d’Oran pour remettre les actes de propriété aux citoyens, dont bon nombre attendent ce document depuis de longues années. A propos du problème des propriétaires de deuxième main, l’on assure que ce dossier est pris en charge sérieusement par l’Agence, qui s’attelle aussi à l’étude des dossiers des constructions érigées sur ses propres terrains à travers plusieurs sites, notamment à Cap Carbon, Boutlélis, BC7 et Gdyel. Le problème lié à l’absence des actes de propriété, dont souffre depuis plusieurs années une grande partie de la population résidant dans les différentes localités de la wilaya d’Oran, est toujours d’actualité dans certaines agglomérations. Il y a lieu de rappeler que le dossier de la régularisation du foncier urbain d’Oran a été ouvert fin 2004.

Cependant, la reconstitution de l’information n’était pas facile pour les services chargés du dossier, mais depuis 2014, l’opération a connu une nouvelle dynamique. A ce jour, près de 25.000 actes de propriété ont été délivrés par l’Agence foncière de la wilaya.