Lors d’une conférence de presse qu’il a animé lundi à Alger, le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), Mouloud Kheloufi, a suggéré que le secteur du bâtiment, travaux publics et hydraulique (BTPH) est infesté par l’informel.
Il a révélé au cours de cette rencontre avec la presse que 30 % des 30.000 entreprises du secteur du BTPH, activent dans l’informel, soit près de 10.000 entreprises. Il a ajouté dans le même sens que 50 % des 100.000 ouvriers du même secteur travaillent au noir, soit environ 50.000 travailleurs.
Au delà du fait que les “services compétents” ont été finalement incompétents puisqu’ils n’ont “pu” découvrir cette réalité trop immense pour ne pas être décelée, il est tout de même étrange que le président d’une association d’entrepreneurs, censé activer dans la légalité, tente de justifier ces violations graves et multiples de la loi.
“L’expansion du phénomène de l’informel dans ce secteur est due notamment à la hausse des taux des charges fiscales et parafiscales, qui ont entraîné également la fermeture de plus de 600 entreprises de BTPH entre 2010 et 2011″ a affirmé Kheloufi pour expliquer l’attitude illégale de milliers d’entrepreneurs, probablement membres de son association.
Pour y remédier, le président de l’AGEA propose un allègement de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP), une révision à la baisse de l’Impôt sur le revenu global (IRG) et de l’Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Rien que cela !
En plus de cette triple requête, Mouloud Kheloufi a plaidé pour plus d’implication des entreprises privées algériennes dans la réalisation des projets de logements prévus dans le programme quinquennal 2010-2014, non sans exprimer le souhait que les entreprises privées algériennes bénéficient de contrats comme ceux signés par des entreprises étrangères.
“Globalement, les entreprises privées n’ont signé aucun contrat avec le ministère de l’Habitat et de l’urbanisme pour la réalisation du programme quinquennal, alors que des entreprises étrangères en ont bénéficié” a-t-il déploré, d’autant plus, argumente-t-il que ces mêmes entreprises étrangères font souvent appel aux entreprises algériennes pour la réalisation et la sous-traitance de leurs projets.