Aujourd’hui s’ouvre à Addis-Abeba le 32e Sommet de l’Union africaine. Un Sommet qui devrait se pencher sur la réforme de l’institution panafricaine fondée depuis 55 ans.
Les rapports sur la réforme institutionnelle et le financement de l’organisation, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ainsi que les rapports portant sur les activités des organes de l’UA, des sous-comités du Conseil exécutif et des comités ad hoc seront soumis aux dirigeants africains qui devront procéder à leur examen avant de les adopter. L’objectif affiché est que l’Afrique finance elle-même les trois quarts des programmes de l’Union africaine. Pour rappel les Etats se sont mis d’accord en juillet 2016 pour instaurer une taxe de 0,2% sur les importations de certains produits, pour ce faire.
Aujourd’hui, seulement 24 pays appliquent cet accord, moins de la moitié des Etats membres. C’est dire les difficultés de l’UA à imposer ses propres accord dans un environnement de plus en plus compliqué. D’après ses promoteurs, il s’agit de sécuriser le paiement des contributions des Etats. Ces derniers n’auront plus à trouver des ressources budgétaires puisque le produit de la taxe leur permettra de payer leurs contributions. En cas de surplus, si la taxe rapporte davantage que la contribution, l’Etat le garde pour lui. Lors de ce Sommet, les Etats membres doivent aussi se mettre d’accord sur le nouveau barème des cotisations. Les disparités souvent importantes entre les Etats de l’Union Africaine compliquent l’application de ce type d’accord. Le chemin vers l’autonomie financière semble encore long même si il y a une nette disposition à participer au renforcement de l’organisation panafricaine. La 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, qui avait débuté jeudi avait adopté certains rapports et décisions qui seront soumis durant ce Sommet.
Conseil de paix et de sécurité, l’Algérie pour 3 ans
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a dirigé la délégation algérienne aux travaux de cette session préparatoire qui a été marquée par l’examen et l’adoption de plusieurs rapports thématiques sur les dossiers stratégiques à l’agenda de l’organisation continentale. Le Conseil exécutif a également examiné la note conceptuelle sur le thème de l’année 2019 : «Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique ». Cette question inquiète au plus haut point les Etats d’Afrique, un continent toujours fragilisé par les conflits et les guerres. Les ministres des Affaires étrangères de l’UA ont également procédé au renouvellement des composantes de certains organes et comités de l’UA, à l’instar, du Comité d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant, de la Commission sur le droit international et du conseil consultatif de l’Union sur la corruption et enfin du Conseil de paix et de sécurité.
Pour ce dernier, l’Algérie avait été remarquablement élue au sein de cette instance par le Conseil exécutif de l’UA pour un mandat de trois ans (2019-2022). Une « reconnaissance de l’apport de l’Algérie à la stabilité régionale, notamment dans le contexte actuel marqué par de grandes turbulences » avait commenté le chef de la diplomatie algérienne. Le commissaire de cette instance Smail Chergui qui a réussi l’accord de Khartoum devant mettre un terme aux violences récurrentes qui déstabilisent la Centre-Afrique depuis six ans, a estimé dans une déclaration à la radio française Rfi que « l’Afrique avance ». Il a espéré en outre avoir les mêmes rapports « francs » de coopération avec le représentant de l’Onu en Libye pour venir à bout de l’instabilité de ce pays d’Afrique du Nord. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia représentera l’Algérie au Sommet du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (Maep) et au Sommet du Nepad.