Afrique Le pari audacieux des énergies renouvelables

Afrique Le pari audacieux des énergies renouvelables
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Quatre fois plus d’énergies renouvelables en Afrique en 2030 ? Possible. Le pari de la diversification et de l’accroissement des besoins, estimés en 2013 à 5%, est dans les cordes d’un continent au potentiel énorme qui peut, en matière d’énergies vertes (éolien, solaire, hydroélectricité, biomasse, etc.), facilement couvrir 22% des besoins énergétiques d’ici à 2023.

L’Afrique détient « quelques-unes des meilleures ressources en énergie renouvelable au monde », assure le directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), Adnan Z. Amin. Dans un rapport « Africa 2030 » publié le 5 octobre, l’Irena plaide pour une transition énergétique intégrée à même de pallier le manque de capacités énergétiques.

Une « feuille de route » doit à la fois combiner la maîtrise des coûts de production nécessitant 70 milliards de dollars d’investissement en moyenne par an d’ici à 2030 et l’optimisation du large éventail des matières existantes et elles sont riches et diversifiées : la biomasse et l’hydraulique dans les régions centrales et méridionales, l’éolien surtout intéressant dans le Nord, l’Est et le Sud, et le géothermique dans la Vallée du grand Rif. La transition énergétique est ainsi considérée comme « l’option la plus économique » et la plus viable pour impulser la croissance économique.

« La responsabilité incombe maintenant aux dirigeants africains de créer des conditions pour accélérer le déploiement en pavant le chemin pour un développement durable illimité de l’Afrique », a conclu Adnan Amin, directeur général de l’Irena. Dans ses 14 recommandations émises par l’Irena, il est prévu de dépasser le schéma de consommation des combustibles traditionnels qui permettra d’économiser 20 à 30 milliards de dollars.

Le marché énergétique est un enjeu d’avenir pour l’Afrique. Placée sous la présidence de Macky Sall, président de la République du Sénégal, la conférence internationale sur l’« environnement et l’indépendance énergétique », destinée à promouvoir le partenariat public-privé pour relever le défi des énergies renouvelables en Afrique, ambitionne de promouvoir « une vision africaine de transformation du modèle énergétique, fondée sur la mobilisation de tous les acteurs. Elle s’inscrit dès lors dans le processus de préparation de la COP 21 de Paris sur le climat, mais aussi dans la préparation de la mise en œuvre des objectifs du développement durable-programme d’action pour l’après-2015.

« Les réalisations d’activité d’efficacité énergétique, sobres en carbone, de modes de production et de consommation durables relèvent de l’engagement de chaque citoyen dans ses comportements et habitudes de vie quotidienne. Il est donc besoin d’enclencher, par des actions concrètes, l’intensification des programmes d’information-sensibilisation, de formation et de renforcement de capacités des acteurs ; ce qui permettra une exploitation écologiquement rationnelle des énergies renouvelables en vue d’un développement durable », indique la conférence qui se dote d’objectifs clairs.

Il s’agit, notamment, de renforcer les partenariats entre les acteurs étatiques et non étatiques, de susciter un engagement réel des autorités politiques dans des actions concrètes en faveur des énergies renouvelables, de favoriser l’échange des expériences réussies, de sensibiliser les Etats et les organisations sous-régionales sur la mise en place de cadres institutionnels propices au développement des énergies renouvelables et de promouvoir une culture citoyenne pour une meilleure implication du citoyen dans la politique des énergies renouvelables.

Larbi Chaabouni