HARARE – Quarante-neuf millions d’habitants de l’Afrique australe pourraient être touchés par la sécheresse, une situation aggravée par le phénomène météorologique El Nino, a déclaré lundi le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le PAM, qui jusque-là évaluait à 14 millions le nombre d’habitants risquant de souffrir de la faim dans la région, indique que la virulence d’El Nino a eu pour conséquence les précipitations les plus faibles enregistrés depuis 1981 sur la période octobre-décembre.
Les prévisions pour la période de janvier à mars laissent penser qu’il est fort probable que les précipitations continuent d’être inférieures aux normales en Afrique australe, ce qui se traduirait par l’une des pires sécheresses jamais enregistrées dans la région, d’après l’agence onusienne.
« On estime que 40 millions d’habitants des campagnes et neuf millions de citadins pauvres, vivant dans les zones touchées par la sécheresse, risquent d’être affectés », indique le PAM dans son dernier rapport en date.
La sécheresse sévit dans une bonne partie de la région, dont la « ceinture de maïs » de l’Afrique du Sud. Au Lesotho, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe, le fait que les plantations aient démarré avec deux mois de retard, voire davantage, a des conséquences marquées sur les rendements de maïs.
Le Malawi connaît son premier déficit en maïs en 10 ans, ce qui a fait grimper les prix de 73 pc au-dessus de la moyenne de décembre dernier. Au Mozambique, les prix sont supérieurs de 50 pc à ceux de l’an dernier.
La production alimentaire du Zimbabwe a chuté de moitié par rapport à l’an dernier et le maïs y est de 53 pc plus cher, selon les chiffres du PAM.