Africom à propos d’Al Qaïda au Maghreb, Shebbabs somaliens et Boko Haram «Une alliance terroriste est née»

Africom à propos d’Al Qaïda au Maghreb, Shebbabs somaliens et Boko Haram «Une alliance terroriste est née»
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Selon le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique, l’émergence d’Al Qaïda au Maghreb islamique, mais aussi des Shebbabs en Somalie, tout comme des extrémistes de Boko Haram au Nigeria, est très inquiétante.

Le commandant en chef de l’US Africa Command (Africom), le général Carter F. Ham, a affirmé avant-hier, lors d’un point de presse organisé à New York, qu’une grande connexion entre trois principales organisations terroristes islamistes est en train de se composer dans le continent africain, avec la circulation des armes libyennes, notamment des missiles sol-air de type «Sam7» qui seraient déjà entre les mains de ces extrémistes.



Il s’agit, selon lui, d’Al Qaïda au Maghreb qui est en activité en Algérie jusqu’aux pays du Sahel, du groupe terroriste des Shebbabs somaliens qui, très actifs dans la Corne de l’Afrique, et enfin de l’organisation terroriste au Nigeria, Boko Haram, qui serait l’auteur du dernier attentat ayant visé le bureau de l’ONU dans ce pays. Ces trois organisations terroristes se sont unies, selon le général Carter, dans le but de devenir une véritable force en Afrique. Selon le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique, l’émergence d’Al Qaïda au Maghreb islamique, mais aussi des Shebbabs en Somalie, tout comme des extrémistes de Boko Haram au Nigeria, est très inquiétante, du moment où elles sont parvenues à avoir des armes de guerre, leur permettant ainsi de frapper beaucoup plus dans les mois à venir.

Le patron de l’Africom dit craindre désormais une alliance plus élargie entre ces trois mouvements qui pourraient, au-delà d’une menace régionale, être également un danger pour les Etats-Unis. D’où l’appel réitéré du haut responsable américain pour plus de coopération sécuritaire entre tous les pays du continent qui sont aujourd’hui les premiers concernés. D’autre part, le général américain Carter F. Ham, avait effectué une visite de deux jours, à Alger, lors de la Conférence internationale sur le terrorisme, organisée par le ministère des Affaires étrangères algérien, et ce, dans le cadre des efforts visant à renforcer la coopération en matière de lutte antiterroriste et de sécurité régionale.

Pour sa première visite du genre en Algérie, le général Carter F. Ham avait abordé un large éventail de sujets, allant des récents soulèvements en Tunisie et en Libye à la menace terroriste en provenance du Sahel, notamment d’Al Qaïda au Maghreb. Ce responsable américain avait souligné à Alger, la volonté de son pays de soutenir les efforts conjoints conduits par l’Algérie et destinés à lutter contre les groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique. Le général Carter avait également animé un point de presse à l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Il avait déclaré que ses discussions avec des responsables algériens avaient porté sur la situation en Libye et sur les répercussions de voir des armes circulant en Libye parvenir entre les mains d’Al Qaïda. Lors de son intervention, le commandant de l’Africom avait dit : «Une Afrique sûre, stable et sécurisée est dans le meilleur intérêt de chacun, y compris des Etats-Unis.» Le même interlocuteur avait salué le rôle «indiscutable» joué par l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme depuis des décennies dans la région du Sahel et du Maghreb. Il avait indiqué, dans ce sens, qu’une étroite coopération sécuritaire a été lancée entre les armées algérienne et américaine dans le cadre de cette lutte. Durant son séjour, ce général américain avait rencontré le Président Abdelaziz Bouteflika, le ministre de la Défense Abdelmalek Guenaïzia, le minis-tre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé les Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel, et le conseiller présidentiel Kamal Rezzag Bara. Plusieurs discussions ont eu lieu entre le commandant de l’Africom et les plus hauts responsables du pays, et qui ont concerné la situation en Libye, la position de l’Algérie, et la lutte contre le terrorisme et enfin la grande menace de trafic d’armes avec la crise libyenne.

Dans ce contexte, le général américain avait rappelé : «Nous nous rappelons chaque jour que des Algériens courageux sont engagés dans un combat difficile contre des extrémistes violents. Un combat qui date depuis longtemps et qui se poursuit avec la crise en Libye.»

Par Sofiane Abi