Quand on sait que la culture du maïs et du soja se pratique en été et exige une irrigation importante et continue, cela ne peut que
dissuader plus d’un agriculteur à verser dans ces deux types de culture connaissant l’inexistence de pluviométrie en cette période de l’année due au fait que l’Algérie appartient à une zone aride et semi-aride et, du coup, le pays est soumis à des conditions climatiques défavorables. Ce qui ne permet pas de pratiquer certaines cultures dont le maïs, le soja et la canne à sucre. Mais on ne serait se
résoudre à cette entrave à partir du moment où ce sont des matières premières que le pays importe annuellement en quantités importantes et à coups de millions de dollars (lire encadré).
Maintenant que des techniques nouvelles d’irrigation ont été mises au point, cela ne peut que faire tomber les arguments des opposants à l’idée de relancer la production du maïs et du soja.
Ces nouvelles techniques d’irrigation ne demandent qu’à être mises en pratique dès lors où l’eau est disponible à partir de nombreux barrages récemment réceptionnés et dont le contenu est plus ou moins réservé à l’irrigation des plaines agricoles limitrophes là où en fait le sol se prête aux cultures intensives et aussi adaptées aux cultures du maïs et du soja.
Selon des agronomes, le maïs pourrait, en effet, trouver dans les zones des grands barrages les conditions d’irrigation réunies pour atteindre des rendements plus qu’intéressants et non moins très encourageants pour les agriculteurs qui jusqu’ici, affichaient un net refus de tenter l’expérience du maïs ou du soja. Le maïs a, en effet, cette réputation en Algérie de plante très épuisante, dont la culture estivale réclame des soins, du temps et beaucoup de main-d’œuvre.
Enfin, en culture sèche, les rendements sont faibles et aléatoires, les grosses récoltes n’étant assurées qu’en terres riches, bien fumées et irrigables, où d’autres spéculations sont souvent plus rentables. On ne peut, par ailleurs, qu’être surpris de voir le peu de place occupée par le maïs dans les périmètres irrigables algériens où sa culture aurait dû, logiquement, s’implanter et se
développer, soulignent les défenseurs de la reprise à grande échelle de la culture du maïs et du soja. Aujourd’hui, il faut croire que les choses ont évolué au point où cette option va connaître un début de concrétisation sur le terrain puisque les premiers périmètres agricoles favorables à la production de maïs viennent d’être identifiés dans le nord-ouest du pays.
De plus, et selon un cadre du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, la culture du maïs sera élargie à d’autres régions où les conditions climatiques et la qualité des sols sont propices.
En ce qui concerne le soja, dont la culture a été en Algérie jusqu’ici quasi- inexistante, on croit savoir que d’ici peu des expériences vont être tentées. Pour preuve, des ateliers sont organisés à l’adresse de jeunes investisseurs pour leur permettre d’en savoir plus sur ce type de culture.
On peut s’attendre donc à un regain d’intérêt pour ce type de culture puisque cette spéculation peut être envisagée comme culture principale en rotation avec le blé avec la possibilité d’aller à deux récoltes par an dans le nord du pays.
Il faut savoir également que la culture du soja exige peu de matériel, le même que pour le blé, comme elle peut même remplacer ou compléter la pomme de terre après une culture d’arrière-saison. Quant à la production de canne à sucre, cela relève encore de l’utopie compte tenu de la spécificité de cette culture qui nécessite une consommation d’eau trop importante, mais
sans pour autant garantir des rendements appréciables. Soulignons, enfin, que ce retour à la culture du maïs et du soja est d’autant plus souhaité de par les impératifs de notre sécurité alimentaire. Par ailleurs, ces deux spéculations sont d’un intérêt à ne plus démontrer.
En effet, elles produisent des grains secs utilisés pour la consommation humaine et animale, pour la production de grains verts consommés comme légume d’été, pour l’obtention de fourrage utilisable directement en vert ou après ensilage et enfin pour la production d’alcoo
Les besoins en maïs et soja
Actuellement, les besoins du pays en maïs sont couverts par les importations. En 2009, l’Algérie en a acheté 2,2 millions de tonnes, selon le
Conseil international des céréales qui classe l’Algérie parmi les principaux pays importateurs de maïs. Cette céréale est un principal intrant pour la fabrication d’aliments de bétail et de volaille.
Selon ce même organisme, le pays avait importé la même quantité en 2008. En l’espace de deux décades, les importations de maïs ont été multipliées par plus de 10 000 fois. Celles de tourteaux de soja par près de 7 000 fois.