L’apiculture semble trouver ses repères. Elle se dirige peu à peu vers « la professionnalisation ». Ce métier, qui autrefois se limite à la production du miel, permet également de récolter dans les ruches d’autres substances précieuses que le citoyen lambda ignore. Les apiculteurs visent désormais à produire de la cire, le pollen, le venin d’abeille et la propolis.
Nous l’avons constaté de visu sur l’esplanade El Kettani à Alger, où se tient la première édition d’une exposition vente de miel organisée par l’Association des apiculteurs d’Alger. Selon le vice- président de cette association, Said Chabane Chaouche, cette manifestation à laquelle prennent part 53 producteurs dont 30 professionnels a pour objectif de faire connaitre au grand public l’activité de l’apiculture et les vertus du miel et les autres dérivés ainsi que de proposer ces produits à la vente à des prix « accessibles».
Selon les chiffres qui nous ont été fournis sur place, les adhérents de l’association disposent d’environ 8000 ruches, dont chacune produit environ 13 kg de miel par année. Le kilo de miel est proposé en 2500 à 4000 DA. Celui de jujubier, plus connu sous le nom de Sadra, est le plus demandé, mais qui est aussi le plus cher à cause de sa rareté.
L’autre point important qu’il faut par ailleurs souligner est que le lieu de l’activité de production du miel n’est plus statique, mais au contraire est très mobile. C’est le recours à la transhumance. Rabah Bentouhami explique : « dans le contexte actuel, l’apiculteur doit se déplacer d’un lieu à un autre. Il est tenu de déplacer ses ruches à travers plusieurs régions du pays en fonction des périodes de l’année afin d’assurer d’une meilleure productivité et d’une qualité de miel supérieure ». « Nous déplaçons les ruches vers la Mitidja, Adrar et Ghardaïa. Chaque région a son propre miel qui a, à son tour, ses spécificités et ses vertus qui le distingue des autres», a-t-il affirmé.
Avez-vous les moyens d’exporter ? « Nous allons inéluctablement vers l’export. Nous avons des produits d’excellente qualité, mais nous devons produire davantage de quantités », réplique cet apiculteur, tout en espérant atteindre le nombre de 1000 ruches d’ici quelques mois. Il a appelé par la même occasion à la « création d’une société de commercialisation des produits issus de cette activité».
Mahmoud Chaal