Le spectre de l’abstention qui plane sur les législatives suscite l’appréhension et les craintes des pouvoirs publics. Le wali de Bouira, Mouloud Chérifi, conscient de ces enjeux et en commis de l’État soucieux de faire valoir sa wilaya, souhaite établir un débat autour de ces élections, et dans lequel, la société civile sera directement impliquée.
Ainsi, le sujet de l’abstention a été largement évoqué lors d’une rencontre improvisée avec la presse locale. Cependant, le wali ne n’est pas contenté de délivrer un message creux en appelant à un vote massif, mais a cherché à connaître les raisons qui poussent les citoyens à bouder les urnes. “Ma démarche est claire et sans ambiguïté. Je voudrais comprendre pourquoi les citoyens ont un tel rejet des élections, sans jugement ni a priori”, s’est-il livré.
Pour lui, l’abstention est une tendance mondiale qui n’est pas propre à notre pays, et encore moins à Bouira. Cela étant, le wali ne rejette pas la faute sur la société civile, mais reconnaît d’une manière claire les fautes qui ont été commises par les pouvoirs publics. “Nous avons tous une responsabilité dans la situation actuelle, aussi bien les autorités publiques que les partis politiques.” Un aveu assez rare de la bouche d’un responsable.
“S’abstenir n’a jamais été une solution. Au contraire, c’est un appel au statu quo et à la résignation (…) Les citoyens doivent comprendre que c’est avec eux que la dynamique du développement peut redémarrer”, a-t-il insisté. Au demeurant, cette franchise et surtout cette réflexion autour du rejet des élections par les citoyens émanant d’un commis de l’État est à saluer, car elle vise à atténuer quelque peu la fracture entre l’État et le peuple.