Une crise se profile à l’horizon pour l’Algérie si des réformes structurelles n’ont pas été lancées pour juguler l’impact de la baisse du prix du pétrole sur l’économie nationale, c’est ce qu’a affirmé ce matin Mustapha Mekideche, vice-président du Conseil économique et social (CNES).
S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, chaîne III, M. Mekideche dira que l’Algérie connaîtra fort probablement dans un proche avenir une crise économique en raison du recul de plus de la moitié des prix de pétrole depuis plus de neuf mois, d’une part et le maintien des projets d’investissements en dépit de cette conjoncture défavorable, de l’autre part.
Pour lui, l’Algérie ne dispose que quatre années au maximum pour mettre en place des mesures et lancer des réformes qui doivent toucher la structure de l’économie nationale si l’on veut éviter un scénario catastrophe similaire à celui qu’elle a connu durant le passé, suite à l’effondrement du marché pétrolier.
Parmi les pistes proposées par le vice-président du Cnes dans le sens d’atténuer le choc et faire éviter la crise au pays, l’on citera la révision du système des transferts sociaux ainsi que celui des subventions qui sont, a-t-il dit, « à l’origine de beaucoup de gaspillage».
M. Mekideche a par ailleurs insisté sur l’intégration accélérée du commerce informel dans le circuit formel. Les 3.700 milliards de dinars circulant hors circuit bancaire, chiffre révélé à l’ouverture de la Conférence nationale sur le commerce extérieur par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, doivent, estime-t-il, être bancarisé et injectés dans le système productif. Cela permettra, également de renflouer les caisses de l’Etat.
Pour ce faire, l’invité de la radio a plaidé pour une amnistie fiscale au profit des détenteurs de cette manne financière, moyennant un ticket d’entrée. Autrement dit, tous ceux qui veulent bénéficier d’une amnistie doivent payer une somme symbolique d’argent pour leur intégration dans le circuit formel.
S’agissant de la manière avec laquelle cet objectif devrait se concrétiser, le vice-président du CNES a indiqué qu’il faut « un débat national pour arriver à un consensus politique sur la méthode à suivre».
Selon lui « les conditions sont favorables pour y arriver », sachant que, « l’Etat a besoin de cet argent et les détenteurs de ces sommes veulent aussi laisser à leur progéniture un héritage formel ».
Khelifa Litamine