Afin d’accéder au palais d’El Mouradia,Belkhadem explore toutes les pistes

Afin d’accéder au palais d’El Mouradia,Belkhadem explore toutes les pistes

Décidément, Abdelaziz Belkhadem veut accéder au palais d’El Mouradia avec toutes les options possibles. Si ce n’est pas comme président de la République, ce sera comme vice-président.

Le champ semble ouvert pour les prochaines présidentielles de 2014 et une liste des candidats est déjà connue, du moins pour ceux qui ont clairement affiché leurs ambitions comme le cas de l’actuel Premier ministre Ahmed Ouyahia, le président du MSP Bouguerra Solatni et le troisième allié, Abdelaziz Belkhadem, SG du Front de libération nationale en attendant d’autres noms, notamment parmi ceux qui ont refusé de participer aux consultations autour des réformes politiques.



Parmi les propositions qui seront soumises aujourd’hui par la délégation du Front de libération nationale (FLN) à l’Instance de Abdelkader Bensalah, il sera question de proposer notamment un poste de vice-président. C’est ce qui a été indiqué hier par le SG du FLN qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale.

D’après la majorité du comité central du FLN réuni, il y a deux jours, celui-ci doit être «désigné» par le président de la République et c’est à lui aussi de lui «attribuer des prérogatives». Il est à préciser que le groupe de travail chargé de la révision de la Constitution avait proposé une autre option. Il s’agit de divulguer le nom de vice-président aux côtés de celui du candidat aux présidentielles, donc selon Belkhadem, il obtiendra sa

«légitimité des élections» mais le comité central n’a pas opté pour cette option.

Il faut souligner que dans la Constitution actuelle, c’est le président du Conseil de la nation qui remplacera le président en cas de décès et on ne sait si avec la révision, la proposition du vice-président est maintenu, ce sera à celui-ci de remplacer le président en cas de décès.

M.Belkhadem voit déjà de nouvelles fonctions pour le Conseil de la nation.

D’autre part, M.Belkhadem veut un mandat présidentiel non limité, donc ouvert. Selon lui, cette option n’a rien de contradictoire avec le principe de l’alternance au pouvoir. Mais a-t-il reçu des assurances pour accéder au pouvoir ?

Il est rappelé sur ce point que le comité central du FLN n’a pas tranché et d’après les précédents invités de Bensalah, la tendance va vers la limitation des mandats. Pour M.Belkhadem, la définition du nombre de mandats se pose si on opte pour un système semi-présidentiel.

En outre, Abdelaziz Belkhadem se rapproche des islamistes, notamment des ex- dirigeants de l’ex-FIS car il reconnaît avoir reçu El Hachemi Sahnouni et autres. Selon les explications du SG du vieux parti, ces derniers n’ont pas été reçus comme des leaders du FIS dissous. Cesd erniers peuvent-ils effacer leur passé ? Normalement non. Pour M.Belkhadem, il était question de parler de la réconciliation nationale et autres. Toutefois, il affirmera que le courant islamique a son poids au sein de la société algérienne, ajoutant que ce dernier a aussi un réservoir des voix. «Le courant islamique existe au sein du peuple algérien, on ne peut pas le nier comme référence et réservoir de voix» a-t-il dit.

Donc, on ne sait pas si Belkhadem est prêt à tendre la main à des ex-FIS pour assurer un réservoir de voix ? Mais quelles seront les concessions à faire pour assurer une telle récupération ?

Par ailleurs, M.Belkhadem refuse qu’il y ait un Premier ministre ou un gouvernement technocrate car selon lui, ce dernier doit être issu de la majorité mais la problématique qui se posera, c’est «la cohabitation» entre un président de la République et un Premier ministre de couleur politique différente. Selon lui à travers les expériences d’autres pays qui ont appliqué le système semi-présidentiel «la cohabitation a échoué». M.Belkhadem s’est prononcé pour un système parlementaire mais la majorité du comité central de son parti est pour un système présidentiel.

Il est à souligner qu’une réunion extraordinaire du comité central est prévue pour l’automne prochain afin de trancher sur les questions qui restent, en plus des élections législatives car, c’est à travers celles-ci que les enjeux présidentiels seront plus visibles.

Par Nacera Chenafi