Un représentant du Haut Conseil de paix (HCP) d’Afghanistan et proche conseiller du président Hamid Karzaï a été tué par balle ce dimanche à Kaboul
C’est un nouveau coup dur pour les efforts de paix entre le gouvernement afghan et les talibans.
Arsala Rahmani, ancien ministre sous le régime des talibans, était «un négociateur clé» au sein du conseil établi par Karzaï pour ouvrir des négociations de paix avec les rebelles talibans, a indiqué à l’AFP un responsable de la sécurité.
«Peu après avoir quitté sa maison, il a été atteint d’une balle tirée depuis une voiture. La balle a traversé son bras gauche et a atteint le cœur, a déclaré le petit-fils de la victime, Mohammad Waris. «Il est mort à l’hôpital.» Arsala Rahmani avait établi récemment des contacts avec de hauts dirigeants talibans, a précisé à l’AFP un responsable de la sécurité, sous couvert d’anonymat.
Un porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, a nié toute implication des insurgés dans l’assassinat de Rahmani. Rahmani était un ancien ministre de l’Enseignement supérieur sous les talibans, de 1996 à 2001. Il avait rejoint le gouvernement de Hamid Karzaï après l’arrivée des Etats-Unis venus renverser les talibans en Afghanistan, après les attentats du 11 septembre 2001.
Le Haut conseil pour la paix a pour objectif de dialoguer avec les insurgés, pour mettre un terme à la rébellion, qui, depuis dix ans, s’oppose aux forces pro-gouvernementales, aidées par 130 000 soldats de l’Isaf, la force armée de l’OTAN dans le pays. Son président, Burhanuddin Rabbani, également ancien président d’Afghanistan, avait été tué en septembre 2011 dans un attentat suicide perpétré par un taliban.
Ce meurtre avait considérablement affaibli les efforts de paix du chef de l’Etat afghan, Hamid Karzaï, dont la victime était l’émissaire.
Début 2012, pour la première fois en dix ans de conflit, les talibans ont annoncé leur intention d’ouvrir un bureau au Qatar pour discuter avec les Etats-Unis.
Le gouvernement afghan a donné son accord à l’installation de cette représentation hors d’Afghanistan, sans dissimuler sa méfiance, nourrie par la crainte d’être mis à l’écart de ces discussions.
Des contacts diplomatiques ont eu lieu, mais les deux parties continuent de se battre en Afghanistan et le processus apparaît très laborieux, faute d’accord sur les conditions de départ des discussions. Mi-mars, les rebelles talibans ont suspendu les discussions préliminaires entamées avec les Etats-Unis pour mettre fin au conflit, fustigeant leur attitude «erratique», après les atermoiements américains sur la libération de prisonniers. L’Isaf prévoit de retirer d’Afghanistan toutes ses troupes de combat d’ici à la fin de 2014.
R. I. / Agences