Kaboul – Les insurgés talibans ont enlevé une députée de l’Assemblée nationale afghane dans le centre du pays, ont annoncé mercredi les autorités, dernière attaque contre des personnalités féminines en Afghanistan.
Fariba Ahmadi Kakar a été enlevée samedi dernier avec ses trois enfants à un point de contrôle à Ghazni, sur la route principale reliant la capitale Kaboul à Kandahar, la grande ville du sud-ouest du pays.
«Les forces de sécurité ont libéré lundi ses enfants (deux filles et un garçon) lors d’une opération. Mais elle reste en captivité dans un autre lieu. Nous tentons de la retrouver», a dit à l’AFP Mohammad Ali Ahmadi, vice-gouverneur de la province de Ghazni.
«Les chefs de tribus de la ville sont impliqués dans des discussions avec les ravisseurs afin de la libérer», a-t-il ajouté sans donner plus de détails sur l’identité de ces hommes armés.
Mais un Haji Zaman, un des chefs impliqués dans les négociations, a indiqué que les ravisseurs étaient en fait des talibans. «Ce sont des talibans locaux, ils veulent de l’argent et la libération de quatre de leurs camarades écroués dans les prisons afghanes», a-t-il dit à l’AFP.
En Afghanistan, la majorité des enlèvements sont crapuleux et leurs victimes de riches Afghans ou des membres de leur famille, à qui les ravisseurs soutirent d’importantes rançons.
Le gouverneur de la province de Ghazni, Mosa Khan Akbarzada, a confirmé l’identité des ravisseurs. «C’est une vraie honte de voir les talibans enlever une femme, ils n’avaient jamais fait cela auparavant», a-t-il déclaré.
Le porte-parole des talibans afghans, Zabihullah Mujahid, a pour sa part affirmé n’avoir aucune information sur ce kidnapping.
L’Union interparlementaire, une organisation internationale des parlements basée en Suisse, a demandé aux autorités afghanes de «tout mettre en oeuvre» pour faciliter la libération de Mme Kakar.
«Le ciblage agressif de femmes éminentes jouant un rôle pionnier en Afghanistan, dont des parlementaires, est totalement inacceptable», a fait valoir l’organisation dans un communiqué.
Plusieurs femmes cadres dans les forces de sécurité ou l’administration locale ont été tuées ces dernières années en Afghanistan, notamment dans les provinces à forte présence rebelle.
La semaine dernière, la sénatrice Rooh Gul a ainsi été blessée, mais sa fille et son garde du corps tués, lors d’une attaque à Ghazni. Et plus tôt cet été, des hommes armés avaient abattu le lieutenant Islam Bibi, l’une des officières de police les plus célèbres d’Afghanistan.