Afghanistan : Nouvelle offensive américaine

Afghanistan : Nouvelle offensive américaine

Peu avant l’aube, des dizaines d’avions et hélicoptères venus de différentes bases des forces internationales dans le pays ont déversé près de 4.000 Marines américains dans la vallée de la rivière Helmand, au coeur de la province du même nom.

Une nouvelle offensive qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie du président Barack Obama pour endiguer une insurrection qui s’intensifie.

Cette opération baptisée Khanjar (Coup de poignard en arabe) est la plus vaste offensive aéroportée du corps des Marines depuis la guerre du Vietnam.

Aux côtés des soldats américains, quelque 650 policiers et soldats afghans ont été déployés pour cette première phase de l’opération Khanjar, dont l’objectif principal est de sécuriser la province de Helmand avant l’élection présidentielle du 20 août et de restaurer la confiance des habitants à l’égard du gouvernement afghan.

Il s’agit de la plus vaste opération militaire depuis l’annonce par le président Obama dès son élection de l’envoi de 21.000 renforts américains, notamment dans le sud, pour tenter de venir à bout d’une insurrection des combattants islamistes qui gagne du terrain depuis plus de deux ans.

Une flotte d’hélicoptères a ainsi déposé à l’aube, quelque part dans le Helmand, quelques 300 Marines issus d’un camp appelé Dwyer.

Fiefs des insurgés

Leur mission est de sécuriser une route stratégique, ainsi qu’un pont, et rencontrer les villageois, explique le capitaine Junwei Sun, 39 ans, qui commande un bataillon de Marines.

« Nous nous attendons à ce que l’ennemi nous oppose une résistance », a-t-il simplement commenté en fin de matinée.

Des drones seront utilisés pour suivre le déroulement de l’opération. La première phase de Khanjar est prévue pour durer 36 heures, ont indiqué des officiers et les cibles principales sont les districts de Garmser et Nawa, qui touchent les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, d’où les talibans attaquent fréquemment depuis des bases arrières.

Ces districts sont des fiefs des insurgés, où les forces internationales présentes en Afghanistan depuis fin 2001, quand -emmenés par les États-Unis- elles ont chassé les talibans du pouvoir, n’ont jamais réussi à pénétrer durablement.

Cette région est également la principale productrice d’opium, dont l’Afghanistan fournit plus de 90 % de la production mondiale, et dont les talibans tirent une importante part de leurs fonds.

Dans le seul district de Nawa, les officiers américains estiment que les combattants talibans sont entre 300 et 500.

Le général Larry Nicholson, qui commande sur place le corps des Marines, a assuré que les premières heures de l’opération « se déroulaient en douceur et proprement à Nawa ».

Seuls deux soldats américains ont été commotionnés dans l’explosion d’une mine, « c’est tout ce que nous avons pour l’instant ».

Par ailleurs, un chef taliban a revendiqué jeudi la capture d’un soldat américain qui, selon l’armée américaine, est porté disparu depuis trois jours en Afghanistan.

« L’un de nos commandants, Mawlawi Sangin, a capturé un soldat de la coalition ainsi que trois gardes afghans dans le district de Yousuf Khail de la province de Paktika (est) », a affirmé à l’Agence France-Presse le commandant taliban qui s’est présenté sous le nom de Bahram.