Une série d’attentats suicides visant des bâtiments officiels et revendiqués par les talibans a fait hier au moins six morts, membres des forces de sécurité et civils, et treize blessées à Khost, dans l’est de l’Afghanistan, a indiqué un responsable médical. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Zemaraï Bashary, a parlé, quant à lui, de plusieurs morts et blessés sans plus de précisions. «Il y a des victimes mais ce n’est pas clair à ce stade.
Nous ne savons pas combien de personnes ont été tuées et blessées», a-t-il dit, cité par plusieurs agences de presse. Parmi les victimes, il y avait aussi bien des civils que des «hommes portant des uniformes», a indiqué à l’AFP le directeur de la santé publique de la province de Khost, Amir Padshah Rahmatzaï.
«Trente de nos combattants équipés de voitures piégées, de ceintures d’explosifs et d’armes à feu sont entrés dans la ville. Ils ont visé plusieurs bâtiments officiels, dont les locaux du gouvernorat et le quartier général de la police où ils ont tué plusieurs représentants officiels», a déclaré le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahed, qui a revendiqué ces attentats dans un appel téléphonique à l’AFP. Les talibans voulaient éliminer le gouverneur de la localité de Khost en tentant de s’introduire à l’intérieur du bâtiment abritant le siège de sa province. «Plusieurs kamikazes ont visé simultanément les locaux du gouverneur et de la municipalité de Khost.
Le gouverneur est indemne. Les gardes à l’entrée des bureaux du gouverneur ont réussi à empêcher les kamikazes de s’infiltrer dans l’enceinte», a confirmé M. Bashary. «Des attaques du même genre ont visé la municipalité. Il y a eu des morts mais nous n’avons pas de détails à ce stade», a précisé le porte-parole du ministère de l’Intérieur qui a toutefois assuré que «la situation est sous contrôle». Les forces de sécurité locales, assistée par les forces de l’Alliance atlantique ont bouclé la ville en l’espace de quelques minutes.

Personne ne pouvait entrer ou sortir de Khost où les bâtiments et autres édifices officiels étaient surveillés, selon les représentants de plusieurs médias présents sur place. D’autres attentats suicides ont été déjoués dans la même journée d’hier par la police locale qui a tué trois candidats kamikazes. Des explosifs, placés dans des voitures, ont été récupérés et désamorcés, évitant ainsi un autre bain de sang. Deux talibans portant des ceintures d’explosifs auraient réussi à prendre plusieurs personnes en otages à l’intérieur de deux bâtiments officiels, selon des sources policières locales sous le couvert de l’anonymat.
Les militants talibans ont intensifié leurs actions armées depuis quelques semaines contre les civils et les officiels afghans. Les attentats d’hier ont eu lieu au moment même où le ministre français des Affaires étrangères avait annoncé qu’il effectuerait une visite officielle en Afghanistan pour aujourd’hui, en prévision de l’élection présidentielle du 20 août prochain.
Deux missiles tirés par un avion sans pilote américain ont tué hier au moins huit combattants islamistes dans le nord-ouest du Pakistan, près de la frontière afghane, où Washington vise régulièrement Al Qaïda, ont affirmé des officiers de l’armée pakistanaise. Pour sa part, l’armée pakistanaise a intensifié son offensive armée contre les talibans dans le nord-ouest du pays. Des soldats ont été héliportés dans un bastion des talibans dans la vallée de Swat, a déclaré un haut responsable militaire pakistanais.