Les talibans afghans se sont dotés d’une charte, assimilée à une Constitution qui donne pleins pouvoirs à leur chef, le mollah Omar, habilité entre autres à décider du sort des otages capturés par sa milice, a rapporté lundi la télévision satellitaire Al-Jazira.
Le document, intitulé « Charte des moujahidine dans l’émirat islamique d’Afghanistan », formé de 13 chapitres, a été mis au point pour permettre aux talibans de « définir leurs objectifs et d’affronter les ennemis ».
« Si un infidèle guerrier est capturé, il peut être tué, échangé ou faire l’objet d’une demande de rançon conformément aux intérêts des musulmans », indique le texte, ajoutant que toute décision à ce sujet « est de la compétence de l’imam ou de son adjoint », en référence au mollah Omar ou son adjoint.
« Si des soldats se rendent aux moujahidine, ils ne seront pas tués. Ils seront récompensés au cas où ils remettent leurs armes », ajoute le document.
La publication du document, signé du mollah Omar en date du 9 mai selon Al-Jazira, survient une semaine après la diffusion par les talibans d’une vidéo d’un soldat américain capturé dans le sud-est de l’Afghanistan.
Bowe Bergdahl, 23 ans, capturé le 2 juillet, est le premier soldat américain pris en otage par les talibans depuis le début de l’intervention internationale en Afghanistan à la fin 2001.
La violence a atteint des niveaux inégalés en Afghanistan à moins d’un mois des élections du 20 août, que les talibans veulent faire échouer.
Les talibans encouragent par ailleurs les fonctionnaires afghans à quitter l’administration du président Hamid Karzaï.
« Celui qui accepte cet appel sera en sécurité », assurent-ils dans leur document cité par Al-Jazira.
En fuite depuis 2001, l’énigmatique mollah Omar est le chef des militants fondamentalistes qui ont dirigé l’Afghanistan de 1996 à fin 2001.
Les États-Unis lui reprochent d’avoir donné refuge au chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden, puis d’avoir refusé de le livrer après les attentats du 11 septembre 2001.