Afghanistan : Les talibans exhortent la population au jihad

Afghanistan : Les talibans exhortent la population au jihad

Les talibans ont appelé, jeudi, les Afghans à boycotter les élections présidentielle et provinciales du 20 août et à « rejoindre les rangs du jihad » pour « libérer leur pays occupé des envahisseurs », dans un communiqué diffusé par courrier électronique.

« Pour rétablir une réelle indépendance, au lieu de se rendre aux bureaux de vote factices, (les Afghans) doivent rejoindre les rangs du jihad et, par la résistance et le jihad, ils doivent libérer leur pays occupé des envahisseurs », ajoute le document signé par « l’Émirat islamique d’Afghanistan ».

« Prendre part à ces élections signifie sympathiser et soutenir les envahisseurs américains, et donc donner une légitimité à l’invasion américaine », poursuit-il.

« Tous les moudjahidines doivent s’assurer que ce processus impur échoue. Ils doivent lancer des opérations contre les bases ennemies, ils doivent empêcher les gens de prendre part aux élections, et la veille des élections, toutes les routes doivent être fermées à tous les véhicules gouvernementaux et civils. Ils doivent aussi informer la population », ajoutent les talibans.

LG Algérie

Les talibans, qui ont dirigé le pays de 1996 à 2001, confirment ainsi l’appel au boycott des élections qu’ils avaient lancé il y a plusieurs mois.

Les rebelles appellent régulièrement au « jihad » contre le gouvernement afghan et les 90.000 soldats, en majorité américains, qui le soutiennent.

Les violences atteignent des records absolus ces dernières semaines dans le pays, en partie à cause de la multiplication des opérations militaires des forces étrangères et afghanes contre les talibans à l’approche du scrutin.

La mission de l’ONU en Afghanistan a averti récemment qu’il « y aura des zones où il sera sans doute très difficile » d’organiser des élections.

Le président sortant Hamid Karzaï, qui brigue un nouveau mandat, invite depuis plusieurs années, en vain, les talibans et autres groupes rebelles à déposer les armes et à accepter la constitution afghane adoptée après 2001.

Mais les talibans ont toujours refusé, estimant qu’un dialogue ne pourrait s’ouvrir qu’après le départ des troupes étrangères du pays et la démission de M. Karzaï.

Les services du président avaient annoncé, lundi, la signature d’un cessez-le-feu avec des talibans dans un district de la province de Badghis (nord-ouest), qui n’est pas un bastion de la rébellion.

Cet accord devrait permettre d’y tenir les élections, selon la présidence.

Mais le principal porte-parole taliban, Yousuf Ahmadi, avait démenti : « Nous n’avons passé aucun accord de cessez-le-feu avec les autorités. »