Le président afghan Hamid Karzaï n’entend pas faire de l’ancien ambassadeur des Etats-Unis Zalmay Khalilzad le « directeur exécutif » de son pays, comme le New York Times lui en prêtait l’intention, déclare, mardi 19 mai, son porte-parole. Le quotidien américain écrivait lundi, citant sans les nommer des responsables américains et afghans, que l’ancien représentant de Washington en Afghanistan et en Irak pourrait obtenir un poste important dans l’exécutif afghan.
Ambassadeur des Etats-Unis en Afghanistan de 2003 à 2005, en Irak de 2005 à 2007, puis auprès de l’ONU jusqu’au 20 janvier 2009, Zalmay Khalilzad, citoyen américain mais originaire de ce pays, est connu par beaucoup d’Afghans sous les noms de « vice-roi de Kaboul », « émir de Kaboul » ou encore « chef de Karza » en raison de son poids dans la politique locale.
Selon un responsable américain cité par le New York Times, Hamid Karzaï envisageait d’en faire son « directeur exécutif », une façon de lui offrir les prérogatives d’un premier ministre sans en avoir le titre « parce qu’il ne serait pas responsable devant le système parlementaire ». Ce rôle de premier ministre ou chef de gouvernement indépendant du président ne figure pas dans le système institutionnel afghan, où le pouvoir présidentiel prévaut.
M. Khalilzad fait partie d’une longue liste de personnalités auxquelles a été attribuée la volonté de se présenter à la présidentielle afghane du 20 août face à Hamid Karzaï, mais qui ont pour la plupart renoncé. Sa présence aux côtés de M. Karzaï pourrait favoriser une amélioration des relations entre Kaboul et les Occidentaux, même si le président afghan s’est fait fort d’affirmer régulièrement son indépendance depuis le départ de l’influent ambassadeur américain.