La présidence afghane a annoncé lundi 27 juillet avoir signé un accord de cessez-le-feu avec des talibans dans un district du Nord-Ouest.
Selon les autorité afghanes, il aurait été signé samedi sur une portion d’un district de la province de Badghis, frontalière du Turkménistan, qui n’est pas un bastion de la rébellion, mais où les insurgés ont gagné du terrain depuis trois ans.
Il devrait permettre, dans cette zone, d’organiser dans de meilleures conditions les élections présidentielle et provinciales du 20 août.
Cette annonce intervient alors que les violences dans le pays atteignent des niveaux inédits depuis 2001, nourrissant les inquiétudes avant les élections.
La mission de l’ONU en Afghanistan a averti lundi, que dans ces conditions il « y aurait des zones où il serait sans doute très difficile » d’organiser les élections.
Le porte-parole du président Hamid Karzaï a quant à lui affirmé que « d’autres provinces » cherchent à conclure de tels accords et a salué « une première dans le pays ».
L’accord de cessez-le-feu « est en vigueur depuis samedi dans le district de Bala Murghab », selon Siamak Herawi, le porte-parole de la présidence afghane.
Signé par les chefs de tribu locaux et les rebelles après 20 jours de négociation, il a permis le départ des talibans d’une partie du district, a-t-il ajouté.
En échange, l’armée s’est retirée des positions qu’elle avait prises aux talibans dans la zone, a précisé le général Jalandar Shah Behnam, commandant de l’armée dans l’ouest.
Outre la préparation des élections, l’accord devrait permettre la reprise de la construction d’une route et d’autres projets de développement.
Selon les médias locaux, l’accord de cessez-le-feu a été signé par un homme se présentant comme un commandant taliban local.
Mais cette annonce a été démentie par le principal porte-parole taliban, Yousuf Ahmadi. « Nous n’avons aucun accord de cessez-le-feu avec les autorités », a-t-il affirmé.
La conclusion d’un tel accord serait une victoire pour le président Hamid Karzaï, qui brigue un second mandat le 20 août, et dont les adversaires dénoncent le « bilan catastrophique » en matière de sécurité.
Les britanniques en pleine offensive
Dans le sud du pays au contraire, les violences sont en pleine recrudescence et en partie dues à la multiplication des opérations militaire à l’approche des élections.
L’armée britannique a ainsi lancé une offensive de 3 000 soldats dans le bastion rebelle de l’Helmand.
Londres a annoncé lundi la fin de sa première phase, la plus offensive, qui lui a permis d’ »apporter la sécurité à 100 000 habitants » dans une zone comprise entre la capitale provinciale, Lashkar Gah, et la ville de Gereshk, soit une petite partie de l’Helmand, la plus grande province du pays.
Les Britanniques annoncent qu’ils vont désormais s’efforcer de « tenir » la zone et de « construire » des postes de sécurité, a précisé le ministère de la défense.
Face à la dégradation de la situation, les alliés internationaux du président Karzaï, notamment les Etats-Unis, ont récemment multiplié les appels au dialogue avec la frange la moins radicale de la rébellion, sans pour autant remettre en cause les offensives militaires actuelles contre les rebelles.