Le président afghan Hamid Karzaï a réclamé vendredi la fin des frappes aériennes américaines dans son pays, les jugeant inacceptables après la mort de dizaines de civils, qu’il a mis entièrement sur le compte de l’armée américaine. Dans un entretien à la chaîne de télévision CNN, Hamid Karzaï, qui a été reçu mercredi à la Maison Blanche par le président Barack Obama, a estimé que « les frappes aériennes ne sont pas acceptables ». « Nous pensons fermement que les frappes aériennes ne sont pas un moyen efficace de combattre le terrorisme, qu’elles causent des victimes civiles et ne font aucun bien ni aux Etats-Unis ni à l’Afghanistan », a déclaré le président afghan.
Les civils tués lundi dans l’ouest de l’Afghanistan , entraînant des manifestations dans tout le pays, ont « absolument » été victimes de frappes aériennes américaines, pas des talibans, a assuré le président afghan. « J’ai reçu ce matin l’assurance de mon gouvernement qu’il y avait plus de 100 morts, près de 125 à 130 civils tués. Des enfants, des femmes et des hommes, victimes des bombardements », a-t-il déclaré. Ce bilan est nettement plus élevé que celui évoqué par le Pentagone, qui a parlé vendredi matin de 50 morts au plus, sans se prononcer sur le nombre de victimes civiles. Une enquête conjointe afghano-américaine doit être rendue publique samedi sur les causes du drame. Des responsables américains affirment que les talibans ont pu lancer des grenades contre des civils pour les faire passer pour des victimes de bombardements aériens.
Hamid Karzaï a rapporté que Barack Obama avait été « très gentil » et avait présenté ses excuses pour la mort des civils, mais a averti que les Afghans étaient à bout. « Les Afghans ont été très tolérants vis-à-vis de ces incidents car ils veulent un meilleur avenir et se débarrasser totalement du terrorisme en accord avec l’Amérique », a déclaré le président afghan. Et de conclure : « mais plus ces incidents se produisent, moins les Afghans comprennent », a-t-il dit.
