C’est un après-midi mouvementé qui a ébranlé la Casbah ce samedi 25 septembre. Des affrontements violents ont éclaté entre des centaines de jeunes et des policiers.
Une bagarre générale entre force de l’ordre et des jeunes vendeurs de la rue de la Lyre a embrasé toute la Casbah. Les affrontements ont éclaté vers les coups de 13 h lorsque des policiers ont procédé à l’arrestation de plusieurs jeunes vendeurs clandestins.
Mais ces interventions ont rencontré de vives résistances de la part des jeunes de la rue de la Lyre. Des lors, une bagarre éclate et se transforme en émeute n’était-ce l’intervention musclée des « casques bleus ». Malheureusement, un policier a été carrément lynché par les jeunes en furie et plusieurs blessés ont été déplorés de part et d’autre au cours de ces affrontements.
A l’origine de ces soudaines violences, la suppression du marché informel de la rue de la Lyre qui était durant des années un bazar à ciel ouvert où tout était proposé à la vente. Ce marché qui attirait toutes les bourses modestes d’Alger a été supprimé par les autorités publiques juste après l’Aid et les jeunes vendeurs n’ont plus le droit d’étaler quoi que ce soit sur les trottoirs.
Une interdiction qui n’a nullement été du goût des ces jeunes vendeurs. Pour le faire savoir, ils se sont révoltés contre cette décision qui leur semble « injuste ». « Qu’on nous affecte à un autre lieu pour continuer à exercer notre activité. De quoi nous allons vivre si on nous pourchasse. Nous avons des familles à faire nourrir », s’écrient-ils en menaçant de recourir à l’émeute si la wilaya d’Alger persiste à les ignorer.
Pour l’heure, aucune solution n’a été avancée par les pouvoirs publics pour calmer les esprits et ramener la sérénité à la Casbah. D’autre part, plusieurs quartiers d’Alger sont en ébullition depuis que de nombreux marchés informels ont été supprimés. C’est dire donc que l’atmosphère est réellement explosive à Alger. Les frustrations et les rancunes se lisent sur les visages de ces jeunes désoeuvrés qui cherchent à sortir de l’ornière du chômage et de la misère sociale.
Abderrahmane Semmar