Deux, quatre, six, neuf morts. Le bilan, des affrontements entre communautés touareg et arabes qui se sont poursuivis, hier, vendredi, dans la localité de Bordj Badji Mokhtar, a grimpé.
Alors que des confères d’El Watan, parlent de neufs morts, le quotidien arabophone El Khabar fait état de 11 morts depuis le début des violences. Jeudi dernier, le bilan officiel donné par l’agence APS était de 6 morts et 30 blessés, dont 6 dans un état grave.
L’APS avait alors également fait état de 40 arrestations, à la suite d’échauffourées, mardi et mercredi derniers, entre communautés targuies et arabes de cette région frontalière du Mali. Depuis mercredi dernier, au moins 40 voitures et 47 locaux commerciaux ont été incendiés dans ces affrontements. Entre les chiffres et les différents bilans, ce qui est sûr et même certain, c’est que la situation reste tendue et ce, malgré une accalmie constatée, hier, vendredi, par le journaliste de l’APS. Les affrontements ont duré plus de 8 heures. De leur côté, les forces de l’ANP et de la gendarmerie continuaient à contrôler plusieurs quartiers de la ville. La frontière aurait été bouclée pour arrêter les responsables des différents meurtres. Mais hier après-midi, les violences ont repris de plus belle. «Ceux qui n’ont pas de sabres, utilisent de grosses pierres. La veille, des magasins ont été pillés et saccagés. Paniquées, certaines familles se sont réfugiées chez des voisins, ce qui a laissé le temps aux pilleurs d’entrer dans les habitations, de voler des bijoux et des biens matériels. Les fenêtres et les portes des habitations ont été défoncées, des débris de verre jonchaient le sol», selon des témoignages rapportés par des confères. «Le respect de la loi et le maintien de l’ordre seront imposés et la justice appliquée», a souligné, à ce propos, Abdelkader Bradai, secrétaire général de la wilaya d’Adrar, signalant que le wali d’Adrar est toujours sur les lieux pour œuvrer à l’apaisement de la situation et le règlement de ce conflit. Le secrétaire général de la wilaya d’Adrar a aussi formellement démenti tout lien entre ces échauffourées qu’il a qualifiées de «fitna» et la gestion du dossier des sinistrés des dernières intempéries, dont la prise en charge se poursuit «normalement».
Le wali d’Adrar, Ahmed Abdelhafidh Saci, avait affirmé, mercredi dernier, à l’APS, que ce conflit tribal (communautés targuie et arabe, ndlr), qu’a connu la ville de Bordj Badji Mokhtar, a été provoqué par la tentative d’un individu de voler un magasin, avant que la situation ne dégénère en échauffourées entre les proches du propriétaire du commerce et ceux de la personne impliquée dans la tentative de vol. El Watan a cependant, expliqué que les habitants arabes étaient opposés à l’ouverture d’un magasin dans leur quartier par un jeune Targui, qui a été retrouvé mort mardi dernier. D’après le quotidien, des divergences existent également entre les deux communautés concernant la situation au Nord-Mali, dont des groupes islamistes avaient pris le contrôle en 2012, avant d’en être chassés par une intervention franco-africaine.
F. H. / R. N.