La tension est perceptible samedi matin à la cité Benhamza 2, dans la Daira de Hammadi, au sud Est d’Alger, qui a vécu vendredi une journée d’affrontements sanglants entre deux groupes de locataires. Les carcasses de voitures brûlées, des traces de pneus enflammés sur la chaussée, des poubelles éventrées : un décor chaotique sur fond de peur des habitants.
Tout est parti d’une rixe anodine entre deux personnes. Le ton est vite monté entre les deux, chacun appelant à la rescousse les siens qui sont accourus. En un clin d’œil c’est l’affrontement généralisé entre les deux camps. Accrochages au corps à corps, armes blanches, gourdins, barres de fer, chiens dressés sont utilisés dans cette bataille rangée qui a duré toute l’après midi de vendredi, juste à la fin de la prière.
Il aura fallu l’intervention de la gendarmerie, très tardive du reste, qui a utilisé de gros moyens pour rétablir de l’ordre. Mais au prix de blessés, plus de 300 personnes et des dégâts matériels. Une fois le calme revenu, la gendarmerie a procédé à l’interpellation de 30 personnes, encore en détention.
Ce qui s’est passé hier à Hamadi n’est que la répétition, une énième fois, de ce qui a été déjà vécu dans d’autres cités, notamment les nouvelles dont les occupants sont venus de différents quartiers de la capitale pour être obligés de cohabiter dans un même espace.
Il est vrai que l gouvernement a fait un effort immense dans l’éradication de l’habitat précaire dans la capitale, mais la politique de relogement s’apparente plus à un recasement qui ne tient pas compte de paramètres sociologiques qui sont de nature à favoriser un vivre ensemble entre les habitants de cités qui se regardent comme des ennemis.
