Affrontements armés en Libye: Le gouvernement d’Al Serraj s’en remet à l’ONU

Affrontements armés en Libye: Le gouvernement d’Al Serraj s’en remet à l’ONU

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C’est ainsi que le secrétaire général de l’ONU a réagi dans un communiqué publié par son porte-parole vendredi, pour s’insurger contre le nombre croissant des violations du cessez-le-feu et réclamer des groupes armés, qui s’affrontent aux portes de Tripoli, un respect strict des engagements pris.

Le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale (GNA) a une nouvelle fois renvoyé la balle à la mission d’appui de l’ONU, lui demandant de prendre des mesures beaucoup «plus fermes et efficaces» afin de mettre fin aux combats que mènent les milices armées depuis plusieurs semaines et de protéger la population civile qui en subit les dommages collatéraux. Des préjudices matériels conséquents ont été aussi signalés par la compagnie nationale de l’électricité, le pays étant soumis à des délestages continus et fortement pénalisants tant pour les habitants que pour les infrastructures hospitalières.

Apparus à la fin août, les affrontements entre les milices qui sévissent dans la capitale et ses alentours ont déjà causé plus d’une centaine de morts, en majorité des civils, selon le bilan communiqué par le ministère de la Santé relevant du gouvernement reconnu par la communauté internationale.

C’est ainsi que dans le communiqué diffusé tard dans la nuit du vendredi à samedi, le GNA de Fayez al Serraj a pressé la Manul en charge de la mission onusienne en Libye en vue de mettre «le Conseil de sécurité de l’ONU face à la réalité des évènements sanglants en Libye pour qu’il assume ses responsabilités», en particulier la protection urgente de la population civile. Il faut dire que cet appel retentit comme un véritable SOS puisque l’accord de cessez-le-feu, péniblement arraché par l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, le 4 septembre dernier, n’a malheureusement pas mis fin aux combats, nonobstant une légère accalmie qui n’aura pas duré plus de quarante-huit heures. Les affrontements qui ont repris dès jeudi soir dans le quartier Salaheddine ainsi que sur la route de l’aéroport international de Tripoli, déjà endommagé sérieusement en 2014, risquent non seulement de perdurer, mais aussi de donner lieu à un nouvel embrasement. Si les violences dans la journée de vendredi ont culminé avec un bilan de plus de 15 morts et des dizaines de blessés, on a

observé hier une baisse de tensions toute relative, sans que cela permette d’espérer un retour au respect du cessez-le-feu arraché par la mission onusienne. C’est ainsi que le secrétaire général de l’ONU a réagi dans un communiqué, publié par son porte-parole vendredi, pour s’insurger contre le nombre croissant des violations du cessez-le-feu et réclamer des groupes armés qui s’affrontent aux portes de Tripoli un respect strict des engagements pris, seul moyen de protection de la population civile dont les souffrances sont grandes. Rien n’indique pour l’instant que cet appel aura davantage de succès que ceux qui l’ont précédé, les milices de Tarhouna et de Misrata paraissant déterminées à en découdre avec les groupes armés venus d’autres zones de la Tripolitaine, afin de protéger leurs intérêts dominateurs dans la capitale où elles monopolisent le contrôle des institutions ainsi que des richesses du pays, au grand dam des autorités de l’Est et du maréchal Haftar qui guettent l’opportunité de mettre fin à ce gâchis.