Le Sud est donc loin d’avoir retrouvé le Nord…
La présidentielle a beau couvrir toute l’actualité, il n’en demeure pas moins que les graves problèmes du Sud sont loin d’être réglés…
Pendant qu’au Nord on débat stérilement sur la prochaine présidentielle, le Sud continue à bouillonner. Il menace même d’exploser!!! A Ghardaïa, les affrontements ont repris de plus belle jeudi dernier. De nouveaux heurts ont éclaté dans le quartier de Baba Ould Djemma, entre les Mozabites et les Chaâmbis, faisant une dizaine de blessés. Il aura fallu l’intervention des services de sécurité pour que la calme revienne. Mais un calme précaire. Car ces affrontements communautaires semblent devenus chroniques.
A chaque fois que l’on pense que le feu est éteint, on vient souffler sur la braise pour rallumer la flamme de la «f’itna»! Le Sud est donc loin d’avoir retrouvé le Nord…Car, en plus de ces affrontements à Ghardaïa, le vent de la contestation souffle encore sur le Sud. Vendredi, ce sont six organisations syndicales autonomes des secteurs de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, de la santé et de l’administration publique qui sont montées au créneau.

Dans un communiqué commun, ils ont dénoncé l’attitude de «mépris» du gouvernement à l’égard des revendications posées sur la table au bénéfice des travailleurs du sud du pays. Ils vont même jusqu’à menacer les autorités d’action syndicale prochaine, si elles ne tenaient pas leurs engagements.
Le Syndicat des personnels de l’administration publique (Snapap), le Snapest (éducation), l’Unpef (éducation et formation professionnelle), celui des praticiens et des praticiens spécialisés de la santé publique (Snpsp et Snpssp) et le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) ont appelé leurs adhérents à se tenir mobilisés pour parer à toute éventualité. «Tous les syndicalistes au niveau des régions du Sud et des Hauts-Plateaux doivent rester mobilisés en vue de poursuivre la position historique du rejet de l’injustice et arracher les droits dans leur totalité», soutiennent-ils avant de rappeler leurs revendications. Les syndicats en question réclament, notamment l’actualisation de la prime de zone géographique et son calcul sur la base du nouveau salaire avec effet rétroactif à partir de 2008, la généralisation de la prime d’excellence, la révision du barème des frais de mission et l’accélération de la finalisation des projets de construction des logements du Sud. Ces organisations syndicales qui tiennent le gouvernement responsable «des conséquences de l’exclusion et de la politique de deux poids, deux mesures», s’élèvent ainsi contre «le mépris affiché par le gouvernement vis-à-vis des revendications des fonctionnaires du Sud» ressenti comme «une forme d’injustice et d’exclusion» et «un déni d’un droit légitime».
Ils réaffirment leur détermination en expliquant, que «la politique d’exclusion préméditée ne fera qu’augmenter notre détermination à arracher nos droits par tous les moyens légaux de la protestation».
Cette menace doit être réellement prise au sérieux, vu que ces six organisations syndicales sont parmi les plus représentatives du secteur de la Fonction publique au sud du pays. La présidentielle et ses débats où tout est évoqué sauf l’avenir économique et social du pays, ont beau cacher la réalité elle finit toujours par nous rattraper. La situation est encore très «chaude» au Sud.
Les causes du mécontentement se sont multipliées et les populations du Sud, habituellement sereines et calmes, continuent de l’exprimer de manière éclatante. Les mesures «exceptionnelles» prises par le gouvernement, les courses marathoniennes de ses membres dans toutes les villes du Sud, semblent n’avoir rien changé.
Elles ont éteint le feu, mais pas la braise…Le Sud est encore là, plus «brûlant» que jamais!