La DGSN s’est disculpée, hier, des accusations dont elle a fait l’objet dans le cadre des événements de Guerrara, mais le président de la LADDH, Nourredine Benissad, n’en démord pas et réclame l’ouverture d’une information judiciaire.
Dans un communiqué rendu public, hier, la direction de la communication et des relations publiques de la Sûreté nationale a démenti les accusations “d’arrestations sélectives et raciales” et de “mise à nu, torture et harcèlement sexuel pratiqués sur des détenus à l’intérieur des postes de police” formulées, ces derniers jours, par des militants des droits de l’Homme.
La Sûreté nationale affirme avoir agi dans le cadre de la loi et du respect des droits de l’Homme, pour préserver la sécurité des biens et des personnes. Et ce, en collaboration avec l’administration et les instances judiciaires locales. La DGSN, qui soutient avoir tenté auparavant d’établir un dialogue avec les frondeurs, déplore 14 blessés dans ses rangs, victimes de cocktails Molotov et jets de pierres. Cette déclaration de la DGSN intervient le lendemain de la médiatisation d’un communiqué de dénonciation de la Ligue algérienne des droits de l’Homme affirmant que “les témoignages des personnes arrêtées et relâchées décrivent des pratiques inhumaines d’un autre âge, accusant les policiers de les avoir violemment tabassées, déshabillées et arrosées d’eau avant de les exposer au flux d’air froid du climatiseur”. Cette organisation poursuit : “De tels mauvais traitements constituent une atteinte grave aux droits de l’Homme.”
Le président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, Noureddine Benissad, que nous avons contacté, hier, réclame l’ouverture d’une information judiciaire pour enquêter de manière “impartiale sur ces événements et la traduction des auteurs de ces actes devant la justice”.
Des heurts récurrents et sporadiques suivis de jets de pierres et de cocktails Molotov avaient, rappelons-le, éclaté vendredi dernier, à la sortie du stade de la localité de Guerrara, après un match de football, entre supporters de deux équipes locales, l’une représentant la communauté des Mozabites (Berbères) et l’autre celle des Chaâmbas (Arabes). Plusieurs actes de vandalisme, de saccage et de pillage ont été enregistrés.
Vingt-trois personnes présumées, impliquées dans les échauffourées, ont été écrouées par le juge d’instruction près le tribunal de Ghardaïa. Selon l’APS, ces personnes ont été inculpées pour attroupement armé sur la voie publique, destruction, incendie volontaire et tentative de vol de biens publics et privés, ainsi que pour agression sur agents de l’ordre en mission.
110 autres individus, également impliqués dans ces événements, ont bénéficié d’une citation directe le jour du procès. Au total, 132 personnes présumées impliquées dans des actes de vandalisme et de destruction ont été interpellées par les services de sécurité.
N. H