AFFICHES VIDES, ABSENCE DE GRANDS RASSEMBLEMENTS, Alger indifférente

AFFICHES VIDES, ABSENCE DE GRANDS RASSEMBLEMENTS, Alger indifférente

Ambiance morose, affiches presque vides, indifférence de la population sont les éléments essentiels qui caractérisent la campagne électorale à Alger.

Depuis son lancement le 4 novembre, la capitale qui pourtant abrite les directions nationales de toutes les formations politiques peine à mettre en place une véritable ambiance de pré élections locales. Pourtant, l’élection des maires, des membres de l’exécutif local ainsi que ceux de l’assemblée de wilaya avait jusque-là suscité l’intérêt des citoyens. Cet intérêt semble avoir disparu, transformant les élections locales en un rendez-vous sans âme.

Pourtant, les communes et les wilayas sont censées être plus proches des préoccupations des citoyens et l’élection de leurs membres devrait être placée en priorité chez les premiers concernés, mais cela ne semble pas être le cas. Ainsi, les supports mis en place par l’administration pour permettre aux partis politiques d’afficher les listes de leurs candidats sont encore vides dans certaines localités et certaines formations n’ont même pas pris la peine de présenter les candidats à la population. Les meetings tenus par les représentants des partis politiques n’ont même pas une envergure à l’échelle de la wilaya.

Les rares rassemblements tenus jusqu’à maintenant au niveau de certaines communes n’ont pas drainé grand monde. Les représentants de certaines formations politiques optent pour un travail de proximité en allant à la rencontre de groupes de citoyens selon leur profession ou leur lieu de résidence. L’efficacité de ce travail reste à vérifier. Les candidats exposent dans leurs rencontres le programme du parti qui n’est, en réalité, qu’un certain nombre de promesses et de slogans vides formulés pour convaincre les gens de donner leur voix mais les citoyens ont une réaction très passive :

ils ne croient plus en  rien et sont convaincus qu’en fin de course, les élus, une fois à l’assemblée, sont incapables de leur régler leurs problèmes.

La campagne dans la capitale du pays n’est pas comme celle de n’importe quelle autre grande ville. Alger a connu ces derniers jours des événements importants qui risquent d’influer sur le vote des jeunes. L’éradication des marchés informels qui faisaient vivre des centaines de milliers de familles sans une protection directe des élus ou encore une solution durable de rechange ne risquent pas de disparaître vite des esprits des gens qui se trouvent toujours au chômage.

Le retard accusé dans la réalisation des infrastructures de base ou encore la défaillance flagrante des élus locaux dans la gestion des affaires quotidiennes des citoyens remontent à la surface à l’approche de chaque échéance locale. La campagne électorale en prévision des élections locales ne semble pas être placée parmi les priorités des chefs des partis politiques même les plus anciens.

Beaucoup de chefs ont limité leurs déplacements dans les wilayas pour mener cette campagne et certains ont opté pour des rencontres de proximité très restreintes entre les militants du parti. La tenue d’un rassemblement à Alger est toujours laissée pour le dernier jour de la campagne face à l’indifférence de la population. L’autre élément de ce désintérêt est la fausse fonction de certains candidats.

Toute honte bue, les candidats de différents partis politiques ou indépendants ont tout simplement «triché» sur leurs fonctions. Les citoyens qui les connaissent bien se disent scandalisés par de telles manières d’agir qui ne sont que des prémices d’une gestion basée sur le mensonge.

N. B.