Affichage anarchique à Béjaia,Un premier blâme pour les partis

Affichage anarchique à Béjaia,Un premier blâme pour les partis

Cet affichage anarchique n’a pas manqué de faire réagir hier de nombreux citoyens

Certains partis optent pour une pratique qui consiste à afficher leur portrait sur les façades des édifices et les devantures.



Quatre jours après son lancement, la campagne électorale portant scrutin des législatives du 10 mai peine toujours à prendre son envol. Exception faite des sorties de proximité, rien n’indique que Béjaïa vit un événement électoral de cette importance. Retardés par la numérotation officielle, la campagne d’affichage prend forme. Si cela permettra aux électeurs de se faire une idée sur les candidats en lice, il reste que la manière de faire suscite la désapprobation auprès d’une opinion déjà très peu portée sur les élections. Ne se contentant point des sites d’affichage, ni des lieux de meetings pour la propagande électorale, certains partis optent pour une pratique qui consiste à afficher leur portrait sur les façades des édifices et les devantures d’établissements publics et privés au mépris de toutes les lois de la République. Des portraits sont même collés sur des arbres et des panneaux de signalisation sur les axes routiers importants. Cet affichage anarchique n’a pas manqué de faire réagir hier de nombreux citoyens. Alors que certains n’ont pas hésité à arracher les affiches de candidats, d’autres envisagent même des poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants. Ces derniers expliquent leur geste par les mauvaises dispositions des panneaux d’affichage officiels.

«Les panneaux officiels sont implantés dans des endroits loin de tous les regards», commente ce candidat, qui nie toutefois verser dans cette pratique.

S’agissant de futurs candidats appelés à légiférer, les citoyens trouvent anormal que certaines formations politiques en arrivent à se moquer éperdument de la loi organique régissant les modalités pratiques relatives à la campagne électorale.

Cet affichage «hors la loi», qui n’est pas nouveau, réapparaît pour défigurer les biens immobiliers privés, les lieux et autres édifices publics.

Cette atteinte aux biens d’autrui et à la propriété publique n’inquiète pas, pour l’heure, les autorités concernées, qui se contentent d’un laxisme déconcertant. Il faut croire que l’affichage des listes des candidats est confié à des jeunes qui n’ont pas au préalable reçu les consignes nécessaires.

En attendant, les électeurs découvrent les visages de leurs futurs représentants au Parlement sur des sites illégaux comme «pour montrer du doigt la voie qu’il suivront une fois élus», ironise ce citoyen qui note toute la contradiction de la pratique avec le statut de parlementaire. Et pour connaître le programme des uns et des autres, en prévision du vote, les électeurs doivent attendre les rencontres avec les candidats si ces derniers n’optent pas également pour la même procédure.

Faisant montre d’ambitions, les candidats de différentes obédiences poursuivent pour l’instant des actions de proximité dans les villages et dans les quartiers des centres urbains, espérant glaner le plus grand nombre de voix.

Mais il faudra attendre l’arrivée des leaders des partis prévue dès la semaine prochaine, pour animer des meetings, pour juger de l’engouement de la population pour ces élections. Semblable au temps qu’il fait ces derniers jours, la campagne électorale est encore «très froide» dans la basse Kabylie. Et ce ne sont pas les pratiques utilisées par les partis politiques qui vont la réchauffer.