Affaire Sonatrach, Tiguentourine, famille El Kadhafi, Khelil… ,L’Etat victime de sa mauvaise communication

Affaire Sonatrach, Tiguentourine, famille El Kadhafi, Khelil… ,L’Etat victime de sa mauvaise communication
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Les autorités algériennes gardent jalousement de véritables secrets de polichinelle. Malgré les critiques acerbes et les défaillances signalées dans le traitement de bien d’affaires d’une extrême sensibilité, les responsables algériens semblent adopter, pour l’éternité, une stratégie de  » non communication « .

Il y a quelques mois, l’ex- Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait reconnu l’insuffisance de la communication officielle. Depuis, rien n’a changé ou presque. Ces deux derniers mois, pour ne pas remonter plus loin dans le temps, l’Algérie a connu des scandales financiers, des attaques terroristes et des décisions politiques, passées, bizarrement, sous silence. En conséquence, des informations que les autorités devaient fructifier et mettre à leur profit, étaient devenues, tout bonnement, contre-productives. A commencer par l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine.

Faute d’informations officielles en temps réel, la presse algérienne et étrangère ont dû recourir à une agence mauritanienne ayant comme source, des terroristes d’El Qaida. L’essentiel des informations diffusées provenaient des commanditaires de l’attaque meurtrière. La réaction des autorités algériennes est venue tardivement, alors que l’événement était suivi et le moindre détail balancé et mis en avant par les médias du monde entier. L’argument sécuritaire n’a pu convaincre grand monde en raison de la rétention d’information.

Certains estiment que les autorités algériennes, plutôt effacées durant plusieurs heures après l’annonce de l’attaque, ont offert un cadeau inespéré aux terroristes qui ont manipulé l’information à leur guise. L’autre affaire ayant laissé l’opinion publique perplexe, est la décision d’ouvrir l’espace aérien aux avions français en guerre au Nord-Mali. Les Algériens n’ont pas été informés par les autorités de leurs pays, mais par le ministre français des Affaires étrangères. Il a fallu attendre plusieurs jours, pour que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, apporte des clarifications et expliquera que l’ouverture de l’espace aérien algérien à l’aviation fran- çaise, « est une décision souveraine » de l’Etat, prise en conformité avec les décisions du Conseil de sécurité. L’éclatement du scandale Sonatrach, suite à des révélations faites par la presse italienne a, à son tour, connu un véritable black out de la part des autorités compétentes.

LG Algérie

L’ampleur de ce scandale et l’intérêt que lui a accordé la pres-se, a fini par faire réagir les autorités judiciaires. Hélas, mais c’était déjà trop tard, en raison de l’indignation et de la colère ayant gagné les foules. Pour le citoyen lambda, ce scandale de corruption, ayant coûté des milliards à l’Etat, ne devrait pas passer sous silence. Mais, faute d’une communication efficace, l’on craignait que d’éventuels « intouchables » en échappent. Pis encore, le principal  » acteur  » de cette affaire, l’ex-ministre de l’Energie et des mines continuait de provoquer la polémique. Ses déplacements, son éventuelle fuite, sa convocation ou pas par la justice, relèvent du secret des Dieux, au grand dam des millions d’Algériens assoiffés de la moindre information concernant le développement d’un scandale touchant la première société du pays. Aussi, dernièrement, c’est par hasard que l’ambassadeur de l’Algérie en Egypte déclare à l’agence libyenne, que la famille du dictateur déchu, ait quitté l’Algérie. Une information confirmée, quelques jours plus tard, par la tutelle.

L’énième affaire qui a tenu les citoyens en haleine, était le vol commis à la Cour d’Alger. La presse a avancé tous les scénarios possibles, dont la relation existant entre cette attaque et les affaires de corruption en cours d’instruction. Les responsables concernés n’ont jugé utile de réagir qu’hier, à travers une source anonyme ayant annoncé que le voleur a été arrêté. Durant les deux premiers jours de l’affaire, les responsables de la Cour d’Alger semblaient trouver du plaisir à entendre les folles rumeurs circuler sur cet incident d’une extrême gravité.

Par Aomar Fekrache