Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a assuré mardi que l’Etat n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, après l’ouverture d’une enquête sur des faits de corruption impliquant le groupe pétrolier Sonatrach et des firmes étrangères.
S’agissant des tentatives d’enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics (…) la loi s’appliquera dans toute sa rigueur car l’Etat (…) n’hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés, a-t-il dit.
La justice jouit aujourd’hui de la compétence qui la conforte dans son action, a ajouté M. Bouteflika dans un message lu en son nom par un de ses conseillers lors d’une rencontre organisée à l’occasion de l’anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie le 19 mars 1962.
M. Bouteflika s’était s’était déjà dit le 24 février révolté par les scandales touchant la gestion de la Sonatrach, affirmant ne pas pouvoir les passer sous silence.

Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation de certains projets: nombre de ces défaillances peuvent être expliquées par diverses raisons alors que pour d’autres un examen minutieux s’impose afin de demander des comptes à ceux qui ont failli à leur mission, quels que soient leurs postes, a souligné M. Bouteflika dans son message.
Le parquet avait ordonné le 10 février l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle affaire de corruption liée à des contrats entre le géant énergétique italien Eni et la Sonatrach, après l’ouverture d’une enquête sur la même affaire par le parquet de Milan.
Ce scandale pourrait avoir des prolongements au Canada, touchant également le géant de l’ingénierie SNC Lavalin.
La justice algérienne attend les conclusions de commissions rogatoires internationales sur l’éventuelle implication de personnalités algériennes dans ce scandale, selon le Parquet d’Alger.
Selon la presse algérienne, plusieurs hauts responsables, dont l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil, démis de ses fonctions fin mai 2010 après avoir occupé ce poste durant dix ans, sont soupçonnés d’êtres impliqués dans ce scandale.