«Aucun contrat n’a été annulé par les partenaires étrangers» depuis l’éclatement du scandale de Sonatrach, selon les affirmations du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil.
C’est hier, en marge de la signature de la convention sur le projet de brevet portant sur le compteur d’électricité de fabrication algérienne, que M. Khelil a nié l’annulation de contrats ou de projets de Sonatrach et s’est contenté de dire : «Je n’ai jamais parlé de ça.» Interrogé sur d’éventuelles inquiétudes des sociétés étrangères suite à ce scandale, il a répondu qu’il n’avait «aucun commentaire et que la justice poursuit son cours».
Le feuilleton de ce qui est désigné par «l’Affaire Sonatrach» continue puisque la liste des suspects s’allonge, selon des sources syndicales qui confirment les informations diffusées samedi par la presse. En effet, selon ces mêmes sources, le directeur central audit et le directeur des activités centrales auraient été interpellés mercredi et seraient placés sous contrôle judiciaire.
Selon ces sources, la directrice exécutive des ressources humaines serait, elle aussi, suspecte alors que certains directeurs auraient été relevés de leurs fonctions et même interdits d’accès à leurs bureaux au sein du groupe depuis mardi, ont ajouté ces sources syndicalistes.
Tout a commencé par une affaire d’octroi de marchés de gré à gré qui ne seraient pas en conformité avec la réglementation en vigueur.
Voilà que l’affaire prend de l’ampleur puisque les révélations font état de contrats énormes qui auraient été passés dans cette formule de gré à gré, sans passer par la procédure normale d’appel d’offres. En principe, tous les contrats de Sonatrach sont consignés par le Baosem.
Selon les dernières informations, un audit a été installé par le juge d’instruction en charge de l’examen de cette affaire.
Pour rappel, sont impliqués Mohamed Meziane, président-directeur général de Sonatrach, et une dizaine de hauts cadres dont le vice-président des activités amont, transport et commercialisation.
Ces derniers ont été inculpés par la justice. Deux des vice-présidents, un ancien Pdg de la banque publique, le Crédit populaire d’Algérie (CPA), et son fils, dirigeant un bureau d’études, ainsi que les deux fils de Meziane et un entrepreneur privé ont été placés sous mandat de dépôt.
Par ailleurs, de source internet, Sonatrach aurait effectué en 2003 un important placement financier auprès de Russel Investment pour un montant avoisinant les 2 milliards de dollars. Ce placement a été réalisé via la société Rayan Asset Management FZ LLC, basée aux Emirats arabes unis et dirigée par un Algérien dont le nom a été cité dans l’enquête sur l’affaire de corruption de l’autoroute Est-Ouest. Un placement qui rapporterait à la société Rayan Asset Management FZ LLC plus de 4% par an.
Œuvres sociales de Sonelgaz : l’audit n’a rien révélé
Pour sa part, le Pdg de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, interrogé sur les différentes affaires en justice ou rapportées par les médias, liées à son groupe, a signalé que concernant «l’affaire des surfacturations, la justice a prononcé un acquittement».
Pour ce qui est de «l’affaire portant sur les œuvres sociales, le Fonds des oeuvres sociales et culturelles des travailleurs des industries électriques et gazières – FOSC, un audit a été réalisé et n’a rien révélé, donc la société n’a pas été spoliée», en indiquant à ce sujet que «la justice tranchera le 17 mars». Enfin, M. Bouterfa a affirmé sur la dernière affaire relative à la centrale électrique de Hadjrat El Nass qu’«il n’y a pas d’affaire Hadjrat El Nass».
Par Fella Midjek