Le représentant du ministère public a requis de lourdes peines à l’encontre des 19 accusés dans l’affaire Sonatrach dont le procès était ouvert au tribunal d’Alger depuis le 27 décembre de l’an dernier.
Une peine de 15 ans de prison ferme assortie d’une amende de 3 millions de dinars a été requise à l’encontre de l’ex-PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane et de son fils aîné Mohamed-Réda Meziane.
La même peine a été réclamée contre le directeur général de Contel, Mohamed Ismail Redha Djaafar assortie d’une amende de 5 millions de dinars.
La peine de 7 ans de prison assortie d’une amende d’un million de dinars a été requise contre les accusés Belkacem Boumediene et Meziane Bachir Fouzi. Six ans de prison ont été requis contre Zenasti Ben Omar.
Selon l’arrêt du renvoi de la chambre d’accusation, les faits portent sur cinq marchés frauduleux d’une valeur de 1.100 milliards de centimes accordés par Mohamed Meziane au groupe allemand Contel Algérie Funkwerk Pletarc dans le cadre d’un projet d’acquisition d’équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays.
Ces contrats ont été accordés dans le cadre du gré à gré en contrepartie d’actions acquises au profit des deux fils du patron de Sonatrach Fawzi et Réda Meziane dans le groupe Contel, selon la même source.
Le groupe Contel Algérie Funkwerk Pletarc, et son patron Smail Djaafar Mohamed Réda, principal accusé dans cette affaire, a obtenu des privilèges injustifiés alors que ses offres étaient plus élevées que celles des autres soumissionnaires, selon l’arrêt de renvoi de l’affaire.
Les investigations ont également révélé que Mohamed Meziane avec la complicité de Belkacem Boumédiene aurait mis au point un plan pour subdiviser le projet de télésurveillance électronique de Sonatrach en 4 parties afin d’attribuer trois marchés au groupe allemand.
Sonatrach, selon toujours l’arrêt de renvoi, a conclu un marché douteux avec Saipem Algeria (Italie) pour la réalisation du gazoduc devant relier l’Algérie à l’Italie (Sardaigne). Ce projet est toujours dans les cartons.
L’enquête a révélé qu’un des fils de Mohamed Meziane travaillait comme conseiller, depuis 2006, auprès de l’ex-directeur de Saipem Contracting Algérie, Tullio Orsi. Ce dernier est poursuivi par le parquet de Milan dans le cadre d’une affaire de corruption impliquant le groupe pétrolier italien ENI dont Saipem est une filiale, pour l’octroi de marchés pétroliers en Algérie.
Ce marché, d’une valeur de 586 millions de dollars a été sous-traité à une société française PIE Capag, par Saipem, sa rivale dans la consultation limitée ouverte par Sonatrach, fait ressortir l’arrêt de renvoi.