Dans 30 jours seulement, le tribunal d’arbitrage international rendra son verdict dans le contentieux qui oppose Sonatrach au groupe américain Anadarko.
Le litige en question porte sur une somme de trois milliards de dollars réclamée par le groupe américain qui s’est senti lésé par les taxes imposées par la loi de 2006 sur les hydrocarbures. Bien que la date du 19 novembre soit très proche, on apprend de bonne source que les discussions entre les deux groupes pétroliers se poursuivent dans la perspective d’un accord qui sera conclu en dehors des rouages du tribunal arbitral nommé par la Chambre de commerce international de Paris.
Anadarko, qui travaille en Algérie depuis 1989, réclame à Sonatrach la restitution des sommes prélevées au titre de la taxe sur les profits exceptionnels, estimant que la loi sur les hydrocarbures qui avait institué cette taxe ne s’applique pas au groupement Berkine, constitué par les deux sociétés (Sonatrach-Anadarko), car sa naissance est antérieure à cette loi. Même si les discussions s’annoncent aujourd’hui très difficiles, des experts affirment que les deux compagnies tendent vers un accord à l’amiable car elles ont plus intérêt à avancer qu’à rompre leur relation de partenariat. Du côté algérien, on souffre déjà des litiges qui se sont succédé (Repsol-Gas Natural, Saipem, entre autres) hérités de l’ère Chakib Khelil, alors que le groupe américain sort à peine d’un énorme contentieux avec le géant britannique BP, et exprime par conséquent un besoin pressant de renflouer sa trésorerie afin de s’acquitter de ses dettes. Hier, BP a annoncé qu’il allait recevoir 4 milliards de dollars de l’américain Anadarko comme participation aux coûts liés à la catastrophe du golfe du Mexique, précisant avoir réglé à l’amiable tous les litiges avec Anadarko, propriétaire à 25% du gisement qu’exploitait la plateforme Deepwater Horizon qui avait explosé en avril 2010 en provoquant une énorme marée noire. L’argent servira à renflouer le fonds de 20 milliards de dollars mis en place pour compenser les victimes de la catastrophe et couvrir les coûts de nettoyage. Dans le cadre de l’accord, Anadarko va aussi transférer sa participation de 25% dans le gisement à BP.
H. M.
